Cela ne vient en aucun cas ralentir son ascension. L’année suivante, Albin Guillot prend ainsi la direction de la Cinémathèque nationale. Elle projette de créer un grand musée des arts mécaniques qui ne verra pas le jour mais témoigne encore de sa volonté de valoriser le huitième art. En 1937, alors présidente de l’Union féminine des carrières libérales et commerciales, elle participe activement à l’organisation de l’exposition des Femmes Artistes d’Europe au Jeu de Paume.
Ses nouvelles fonctions sont loin d’empiéter sur sa créativité. Elle expose ses dernières recherches aux côtés de Jean Painlevé (1933), publie Narcisse avec Paul Valéry (1936), puis le Louvre la nuit (1937). Elle est choisie pour illustrer Aspects de la France (1938) édité par le gouvernement à l’occasion de la visite des souverains britanniques en France. Répondant surtout à des commandes commerciales, elle reste active jusque dans le milieu des années 1950.
A l’âge de 75 ans Laure Albin Guillot envisage finalement de poser son appareil et se retire, en 1956, à la Maison nationale des artistes de Nogent-sur-Marne. La « magicienne aux yeux très doux » s’éteint en 1962, laissant en héritage une vie vécue à travers un objectif de velours et un engagement de fer.
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Pour en savoir plus :
Collectif, Laure Albin Guillot : L’enjeu classique, Paris, Jeu de Paume, La Martinière, 2013
Christian Bouqueret, Laure Albin Guillot, ou La Volonté d’art, Paris, Marval, 1996
Christian Bouqueret, Des Années Folles Aux Années Noires: La Nouvelle Vision Photographique En France 1920-1940, Paris, Marval, 1997