Extrait du journal
La République est un Tripot. Voilà ce que les Républicains enten dent qu’il soit connu, convenu. On tient à être Député Républicain afin de pouvoir triturer des < affaires » ; on, brigue le Gouvernement, afin de disposer du Pouvoir, qui rend maître, dans l’ombre, de tripoter en grand sur l’échiquier de la Bourse et des Banques. A propos de la question des quinze mille francs, le Radical fait cet aveu dépouillé d’artifice : « Puisse la Démocratie être désormais unanime à se méfier comme de la peste des parlementaires ou candidats parle mentaires QUI OFFRENT « DE TRA VAILLER » AU RABAIS, et qui, si on les écoutait, demanderaient bientôt à travailler pour rien — sans parler de ceux, et il n’en manquerait pas, comme l’a si judicieusement fait pressentir M. Clemenceau, qui voudraient donner de l’argent pour être députés ou sénateurs, dans l’espoir bien certain et motivé de faire une bonne affaire. » G est aux 104 à confirmer l’apprécia tion que le Radical prêle à Clemenceau. Le Radient fait un dénombrement qui mérite d’être rapporté : Les 70 voix de la droite représentent l’élément aristocratique qui a toujours vu d’un mauvais œil et combattu le principe de la rémunération des fonctions parlementaires. Les 60 voix progressistes révèlent les richards sans particule, venus à la République parce que les nobles ne leur feraient pas une place suffisante dans la monarchie. Le Radical, après son aperçu sur les qualités des Députés de la Minorité, de ces Progressistes, qui ne sont Ré publicains que parce qu’ils y trouvent plus de profits personnels, et que la Monarchie aura, quand elle voudra y mettre le prix, termine par ce trait san glant contre le corps Electoral : « On peut espérer que ce sera un trait » décisif de lumière pour les fractions p du corps électoral qui se laissent me» ner par le bout du nez ». Le voilà, dans sa réalité, ce Peuple dont les Gouvernants invoquent sans cesse l’autorité incontestable, la Souve raineté éclairée : on avoue qu’il est « conduit par le bout du nez ». Le Radical n’est pas le seul à recon naître que le Pouvoir, en République, n’est qu’un instrument de Tripotages c d’affaires ». Dans l’Humanité, Marcel Sembat écrit cette page de l’Histoire de notre Démocratie, comparée à la Démocratie grandiosement milliardaire de l’Améri que : « Vraiment, ils ont de l’allure, les Rois du Milliard. Ils méritent le su prême honneur que l’histoire leur réserve, ' celui d’être les fourriers du socialisme. d Chez nous, les événements sont plus mesquins. Cela se passe à la papa ! A-t-on besoin de l’or de la Banque de France ? les Rothschild de Londres pas sent une dépêche aux Rothschild de Paris qui vont trouver Clemenceau et la Ban3ue expédie soixante-douze millions ’or à Londres. » Ils vont trouver Clemenceau? Même pas. J’ai raconté jadis l'entrevue de Rothschild avec Doumer, ministre des finances. Ils se dérangeaient encore, dans ces temps-là. -Mais je pense que , maintenant ils se contentent d'envoyer un domestique. » La Banque de France marche pour eux comme demain la Bourse de Paris marchera pour les valeurs allemandes. » Vous vous rappelez, n’est-ce pas, le démenti au Moniteur officiel des uni fiés ? » C’est nous-mêmes, messieurs, sans nulle vanité. » lin bon démenti, cela permet de travailler à l'abri sans être dérangé. » Attendez un peu, bons gogos, le petit travail avance, à l’abri des dé mentis: Vous les verrez bientôt, les va leurs allemandes. Soyez tranquilles, les ministres patriotes sont à l’œuvre. » Marcel Sembat » Comme ils se connaissent bien, ces Démocrates, entre eux. Les Renseignés, comme le sont la Lan terne et le Matin, parlant du dernier coup de Caillaux, doivent bien rire do ccs Italiens qui font un procès à Nasi poursuivi pour avoir abusé de la Caisse Publique, de « l’Assiette au Beurre » que les Débats, après avoir constaté l’altitude do nos Quinze Mille, veulent ne plus appeler que « l’Ecuelle » : « La Démocratie les accusait de se » partager « l’assiette au beurre »....
À propos
La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.
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