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La Libre Parole, 10 mars 1894

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La Libre Parole
10 mars 1894


Extrait du journal

LES PAPIERS DE MAXIME DU CAMP M. Amédée-H. Simonin, qui connut beaucoup Maxime Du Camp, nous adresse l’intéressante communication suivante au sujet des papiers qu’aurait laissés l’auteur des Convulsions de Paris : Le National du 27 février a consacré un entrefilet sur la question de ces papiers, qui a l'air d'être une réponse aux quelques lignes que La Libre Parole a publiées dans son numéro du là du mois dernier. Le National dit à ses lecteurs que Maxime Du Camp « a laissé deux volumes de Mé>» moires dont les manuscrits sont déposés » à la Bibliothèque nationale, et ne pour•• vont être publiés qu’en 1910 ». Ce journal dit, de plus, que Du Camp « laisse des do it cumcnts et des pièces justificatives an» nexes du grand travail de Du Camp sur » Paris; ces documents sont déposés à la » Bibliothèque Carnavalet, et ne pourront » être communiqués au public qu’en 190à». Les renseignements qui précèdent ne contredisent pas ceux que j’ai donnés le là février, et que je juge à propos de dévelop per aujourd'hui en rapportant les paroles de Du Camp lui-même : « Quand j'ai eu la pensée d’écrire l’ou» vrage que j'ai intitulé : Paris, sa vie et » .ces organes, j’ai eu en même temps celle » de me concilier le bon vouloir, la con» fiance et l’aide, au besoin, de la préfec» tare de police, et un peu de la prél'ec« ture de la Seine. Quand il y avait une » rafle à faire, on me prévenait toujours; » et souvent je faisais partie de l’expédition « en qualité de témoin. » Quand sont arrivés la guerre de 1870, le ’> siège do Paris et la Commune, les fonc» tious de la préfecture de police sont al’i lées s’amoindrissant de jour en jour, pour ii disparaître presque complètement lors du i» départ de Thiers et de son gouvernement » pour Versailles. J’ai dû alors ne compter » que sur moi. Je courais toute la journée » et toute la soirée; j’achetais beaucoup de » journaux; et pendant la nuit je lisais et je u prenais des notes. Cependant, une partie n de la police secrète était restée dans Paris; ii un certain nombre d’agents qui me conii naissaient, et qui étaient employés par la u Commune, m’ont fourni quelques rensei•I gnements. » Après la défaite de la Commune sont » venus, devant les conseils de guerre, les •i procès de ceux que l’on avait arrêtés. Des » documents nombreux et de la plus haute i» importance pour l’histoire ont passe alors « dans les mains des membres des conseils » de guerre, ou du moins dans les mains >i des présidents et des rapporteurs (ou •i instructeurs). » Quelques-uns de ces documents sont » tellement compromettants pour certains, i» personnages politiques et autres, que l’on ii a résolu de les tenir au secret pendant » bien longtemps. On les a déposés dans un » caveau de l’Institut ignoré du public. Ce » caveau se trouve au bout d’un long cou» loir souterrain situé à peu près sous la V grande cour pavée où passe le public pour «i se rendre du quai à la rue Mazarine, » c’est-à-dire que le caveau est à la partie » le plus au Sud de la propriété que nous » appelons VInstitut. n C’est là aussi que, sur l'avis que l’on •i m’a donné, j’ai déposé les notes et docu» monts dont le gouvernement ne m’a pas •i permis l’insertion dans mes Convulsions m de Paris, » Je ne connais pas les aitres de l’Institut. Je n’y suis entré qu’une seule fois, pendant l’hiver 1869-1870, lorsque je préparais les matériaux dont j’avais besoin pour écrire mon Histoire de la Psychologie; j’ai de mandé le chemin de la bibliothèque pour aller y copier le compte rendu de la séance de l’Académie des sciences du 5 octobre J8à0, compte rendu relatif à une inscription trouvée dans une des chambres de la grande pyramide de Memphis, et que j’ai donné comme annexe dans madite Histoire. Je n’ai donc jamais vu le long couloir ni le caveau dont il vient d’être question : s’ils n’existaient pas, Du Camp m’aurait mystifié. Dans ce cas, tout ce que je viens de rap porter tomberait dans le néant et ne vau drait pas l’encre que j’ai employée pour l’écrire. Mais si ces renseignements sont exacts, ils ont une haute valeur historique. Il est utile que le public sache que des do cuments dans lesquels se trouve l’explica tion des dessous mystérieux de la Commune existent dans l’endroit désigné plus haut ; il aura le droit historique d’en exiger un jour la publication. Paris, le 9 mars 189à. Amédée-H. Simonin....

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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