Extrait du journal
Nous avons inséré la réponse de M. de Pressensé à la lettre ouverte de M. Dontenville. Ce dernier riposte à son tour par la nouvelle lettre que voici : Monsieur le Directeur, Enfin, M. le Président de la Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen daigne sortir de son mutisme. Il m’oppose un démenti. Je maintiens mon dire. Tout mauvais cas est niable, et il est évident que, lorsqu’on fait une besogne malpropre, on se garde d’appeler des témoins. Ma conviction, qui est absolue, est basée sur des confidences d’universitaires en situation d'être renseignés et dignes de foi à tous égards. Les nommer, ce serait les compromettre. Et le public devine à quoi je les exposerais, à quoi je m’exposerais moi-môme. Deux faits cependant demeurent bien éta blis : 1* Après dix-neuf années do séjour à Lyon, j’ai été déplacé, au mois de septembre 1905, pour avoir été, en avril et mai, aux élections législatives, le concurrent de celui qui s’inti tule président d’une prétendue ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen. Je suis lésé dans tous mes intérêts pour avoir été l’adversaire politique du publiciste qui écrivait naguère : « Entre le viril régime de la liberté totale pour tous et l’ignominieux régime de l’universel esclavage, il n’y a pas de milieu. » On l’avouera, violent est le contraste des mots et des réalités. Et par là on peut appré cier la valeur du démenti que me donne M. de Pressensé. 2“ A Lyon, ce qui suit est de notoriété pu blique : Du mois do mai au mois d’août 1905, les amis personnels et les partisans de MM. de Pressensé et Augagneur annonçaient à tout venant mon déplacement prochain. A cet égard, les journaux des deux personnages étaient particulièrement informes, ainsi le Progrès ae Lyon, le principal organe électoral de M. de Pressensé ; Le soir du 11 mai, au moment où l’on pro clamait les résultats des élections, mon con current victorieux se tenait au balcon de l’hô tel occupé par ce journal et, entouré des ré dacteurs, pérorait avec un enthousiasme plus ou moins communicatif. Eh bien! le Progrès savait à l’avance que je serais déplacé; bien avant l’événement, il renseigna très exacte ment ses lecteurs. Cette aimable feuille m’apfielait alors l'actuel professeur d'histoire du ycée de Lyon. Voila qui peut se vérifier, et sans compro mettre personne. M. le président de la Ligue des Droits de l’Homme et du Citoyen, soyez logique et juste. Flétrissez donc, si vous lrosez, par un arrêt public, les politiciens et nommément le Pro grès, qui, en ma personne, ont violé cynique ment les droits du citoyen. Puisque (ceci vous ne le nierez pas) vous avez été, tout au moins, l’occasion de ce méfait, c’est bien le cas de remplir votre fonction de justicier implacable, de chevalier du droit et de la liberté. Mais on ne flétrit pas des copains et des complices. Il est plus commode d’insulter les victimes. Veuillez agréer, monsieur le Directeur de La Libre Parole, mes remerciements pour l’hospitalité reçue dans votre vaillant journal. J. Dontenville. L. D.~P....
À propos
Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».
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