Extrait du journal

«de tous les Hébreux, s'humilie aux pieds de l'enfant qu'il couronne, » et, en lui parlant le langage de la vérité, en repoussant loin de lui «les flatteurs, il le somme de ne jamais oublier sur le trône qu'il fut, «comme le dernier de tes sujets, pauvre et orphelin. Dites-moi dans » quelle conception dramatique vous aviez vu jusqu'à ce jour rien qui «pût préparer votre esprit à tant de hardiesses accumulées? . » Cette reine, frappée du vertige qui annonce sa chute, ose violer le «temple du Seigneur; les femmes, les enfans, les jeunes lévites fuient «devant elle; le sacrifice cesse. Effrayée elle-même de l'effroi qu'elle «inspire, elle s'arrête pour blasphémer. En vain elle étale, comme «pour se rassurer, les titres magnifiques de f-a puissance, les succès »de sa politique! Un cri redoutable a troublé son sommeil : la mai'a «inévitable de Dieu pèse sur elle ! Un songe, un enfant, et cette gnvnde » puissance a tremblé! Ce songe est évanoui! qu'avec lui disparaisse: >un enfant importun ! Tel est le conseil d'un prêtre apostat. ;~et c'esî .un guerrier qui prend sous son appui l'innocence d'un, enfant in) connu ; la reine osera tout po.ur le connaître. «Ici s'ouvre une scène dont une admiration étourdissante pourra » seule dissimuler l'incroyable nouveauté. Une reiae audacieuse trem» ble des réponses d'un enfant de huit as?, et cet enfant ne dit pas ua »mot qui excède son âge. Toutes les séductions d'une profonde poli tique sont déjouées par les naïvetés de l'innocence la plus tendre ! ! Le dialogue tragique, la scène, les rôles, le poète, les illusions in» complètes du théâtre, tout a disparu ! La nature a parlé son langage i)Le plus naïf et la plus sublime! On frémit, on pleure, ou tremble, » on s'écrie; toutes les émotions se succèdent, et la plus profonde, la » plus douce des illusions est attestée par le silence des larmes. On ou blie d'applaudir, parce qu'on n'est plus au théâtre en présence des «acteurs pour écouter des vers; ce ne sont plus des acteurs; c'est une «Teine pressée de la main de Pieu; c'est un énfant-roi que Dieu, de...