Extrait du journal

Le nouveau cabinet ne pouvait se pré senter avec un trait plus caractéristique, au point de vue de sa politique financiè re, que la suppression d’un ministère : celui des postes et télégraphes, faisant retour aux finances. La formation d’un ministère spécial pour les postes et télégraphes avait eu sa raison d’être lorsqu’elle fut décidée. Il s'agissait de fusionner les deux services, d’établir toute une organisation nouvelle et de donner une impulsion puissante à cette grande industrie d'Etat qui se trouvait chez nous si insuffisante par rapport aux besoins du pays et par rap port à l’Angleterre, l’Allemagne et meme la Suisse. Aujourd’hui, cette besogne est faite et bien faite, grâce aux etforts de M. Cochery, si bien que le maintien d’un ministre spécial n’a plus de motif sérieux. La suppression réalisée par l'hono able M. Bouvier est donc une excellente mesure de haute administration. O.i la jugerait d'une façon bien incomplète si on n’y voyait que l'économie immédiate de plusieurs centaines de milliers de francs qu'elle entraîne : elle vaut surtout comme symptôme, comme manifesta tion précise et positive de l'esprit d éco nomie résolue et de réformes pratiques qui anime et va diriger le nouveau mi nistère. Il ne pouvait mieux prouver la volonté de conformer sa conduite au vote de la Chambre et rien ne pouvait lui mériter plus justement un accueil favorable et la confiance de la majorité....