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Le Charivari, 6 décembre 1864

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Le Charivari
6 décembre 1864


Extrait du journal

LETTRES A EMILE. Monsieur et irascible collègue. Le monde connaissait déjà les Lettre à Emilie sur la mythologie. Mon ambition est de donner un' pendant à cette pu blication célèbre en écrivant les Lettres à Emile sur la politique. Certes je ne méconnais pas, moi, le petit Charivari tout ce qu’il y a d’ambitieux à vouloir correspondre avec le grand lama de la Presse, un journal qui au mètre m’est supérieur de beaucoup. Mais puisque vous affirmez que tous les journaux sont égaux devant la même impuissance, vous ne pou vez trouver mauvais que je profite de cet aveu pour causer avec vous sans être ému par l’importance que vous voudriez vous donner. Et tenez, monsieur et irascible collègue, c’est préci sément au sujet de votre théorie sur l’impuissance des journaux que je veux aujourd’hui m’entretenir avec vous. Depuis quelque temps vous aviez laissé dormir cette belle imagination-là, ce qui avait permis à vos lecteurs de se réveiller. Mais voici qu’avec un redoublement d’ardeur vous revenez à la charge et que vous criez avec une nouvelle frénésie que la presse n’est bonne à rien qu’à publier des annonces. Vite, une petite douche, cher confrère. La voici, — nous tâcherous qu’elle ne soit pas trop chaude. Or ça, mon maitre, savez-vous bien que vous avez tort de toujours mettre au pluriel ce qui devrait être au singulier et de vouloir appliquer à tous les journaux ce qui ne regarde que le joùrnal par vous dirigé. Que dans la Presse, les jours où vous l’inondez de tartines somnifères, le public ami de sa santé ne lise que la quatrième page , cela se conçoit. C’est même preuve de goût de sa part, car les certifi cats décernés à la Revalescière ont au moins sur vos articles un avantage. Tandis que vous proclamez vos mérites vous-même, la Révalescière a la délicatesse de faire proclamer les siens par la voix d’autrui. Mais, monsieur et irascible collègue, c’est pure fa tuité de votre part que de supposer que votre infortune est commune à tous nos confrères. On les lit, ne vous en déplaise, et si bien môme que toute la France s’est égayée à vos dépens à propos de volrcrôcent démêlé avec l’Opinion nationale. Permeltez-moi de vous le dire, monsieur, ce n’est pas l’impuissance de la presse, c’est la vôtre seule que vous i avez prouvée dans cette affaire....

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • boniface
  • moëssard
  • clément caraguel
  • pierre véron
  • récamier
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