Extrait du journal

LETTRE D’UN TOURISTE AUTRICHIEN A UN DE SES AMIS. Mon cher Frantz, Lorsque je t’ai quitté tu m’as bien recommandé de t’é crire souvent et surtout de te raconter mes impressions de voyage. Je t’ai promis de te mettre au courant de tout ce que je verrai et entendrai, et je tiens ma promesse, car voici à peine trois jours que je suis arrivé à Paris et je t’écris déjà. Comme tu vas le voir, mes aventures ne sont pas en core bien intéressantes, néanmoins je veux bien te les raconter, tu me sauras gré, je l’espère, de ma bonne vo lonté. Je commence : En sortant de la gare du chemin de fer, quatre Auver gnats se précipitèrent sur moi, non pour me dévaliser, mais pour porter mon sac de nuit à l’hôtel. On est très complaisant en France comme tu le vois. Je me laissai conduire dans un hôtel garni. Le maître de la maison me reçut à bras ouverts. — Bon, me dis-je, s’il savait que je suis un Autri chien, il ne serait pas si aimable à mon égard. Car, comme tu le sais, je t’avais dit en partant que je doutais fort d’être bien accueilli en France, toi même tu me conseillais de ne pas entreprendre ce voyage. Le maître de l’hôtel me demanda mon passeport ; je le lui exhibai tout en m’attendant à voir son visage changer. Après en avoir pris connaissance il fut envers moi tout aussi aimable qu’auparavant. — C’est prodigieux, me disais-je ! Je me couchai, convaincu que le lendemain, au point du jour, je verrais apparaîire au pied de mon lit un com missaire de police et deuxagens pour m’interroger sur mes intentions. Lorsque je me réveillai je ne vis pas le moindre agent, Mon étonnement fut grand, je dois te l’avouer. Je sortis, personne ne me suivit, personne ne m’épia. Comme je désirais aller au musée du Louvre, je de mandai mon chemin à un sergent de ville....