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Le Charivari, 10 avril 1861

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Le Charivari
10 avril 1861


Extrait du journal

BULLETIN. Le gouvernement français tardera-t-il à reconnaître officiellement le nouveau royaume d’Italie ? Telle est la question que l’on s’adresse et qui occupe surtout la presse étrangère. L’Angleterre ne s’est pas fait tirer l’oreille ; elle a tout de suite sanctionné diplomatiquement le vote du parle ment de Turin, tandis qu’on attend encore la détermina tion de la France. Nous avons ainsi laissé l’Angleterre prendre la meilleure position en Italie ; elle profite avec une grande habileté de nos hésitations et de nos retards. Dans cette circonstance, il est d’autant plus fâcheux qu’elle nous ait prévenus, que la reconnaissance du royaume d’Italie par la France n’est qu’une affaire de temps; personne n’en doute, on la dit même très pro chaine. Alors pourquoi avoir laissé aux Anglais l’avan tage de la priorité ? Par un bizarre contraste la politique française en Italie est révolutionnaire et libérale dans le fond, tandis que par la forme elle semble vouloir rester fidèle aux tradi tions monarchiques. Je ne me charge pas de découvrir le profit que nous pouvons retirer de cette contradiction ; ce qu’il y a de certain c’est que l’Angleterre ne s’en plaint pas. La réacticn conspire à Naples et dans le quadrilatère. Est-il encore question dans les Deux-Siciles des pré tentions du prince Murat ? Je l’ignore. A Paris on n’en perle plus et l’on paraît même avoir tout à fait oublié la fameuse adresse apportée par le général Ulloa et couverte de sept cent cinquante mille signatures que le Pays avait eu la complaisance de compter. L’aurait-on vendue à la livre chez les épiciers? Peut-être en retrouvera-t-on ça et là quelques feuillets autour d’un morceau de fromage, faisant ainsi astucieusement leur chemin dans le monde. Quoi qu’il en soit, les prétentions muratistes paraissent avoir cédé la place à une conspiration bourbonienne or ganisée par le général Bosco et dans laquelle plusieurs évêques et quelques curés seraient compromis. Dans le quadrilatère, l’Autriche s’occupe à acheter des...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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