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Le Charivari, 13 juillet 1868

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Le Charivari
13 juillet 1868


Extrait du journal

Du boulevard des Italiens. Dimanche 12 juillet 1868. Monsieur le rédacteur, Depuis quelques jours on signale à la Bourse la pré sence de plusieurs de nos dramaturges du boulevard ; ils viennent recueillir des documens sur les derniers désastres financiers. L’un d’eux me montrait sur son carnet les notes prises pour une pièce intitulée : LA LIQUIDATION DE JUIN 1868 MÉLODRAME EN CINQ ACTES Avec exécutions, faillites, disputes, batailles, duel et suicide final. En attendant la représentation de cette pièce à la Gaité ou à l’Ambigu, lesagens de change et les coulissiers de charité sont occupés à panser les blessures des acteurs véritables du drame de la liquidation ; ils ont fort à faire, je vous assure. Grand évènement. La rente a baissé de 30 centimes. Vous allez naturellement me demander la cause de cet évènement extraordinaire, de ce phénomène qui ne s’était pas produit depuis deux mois. Est-ce la discussion du budget au Corps législatif? Est-ce le discours du maréchal Niel ? Est-ce le discours de M. de Moustier ? Est-ce le voyage matinal de M. Rouher, mandé subi tement à Fontainebleau ? Est-ce le désaccord survenu entre le ministre d’État et le ministre des finances ? Est-ce l’arrestation des généraux espagnols ? Non. Je ne parle que pour mémoire du langage hautain des journaux prussiens et des promenades de M. de Moltke sur la frontière ; on est habitué à l’un, et l’on sait que les autres sont nécessaires à la santé du stratégiste en chef du roi de Prusse. Les petits rentiers vendent beaucoup de rentes au comptant ; les hauts prix les séduisent, et tout fait sup poser que l’emprunt est proche. La naisse n’a donc pour cause qu’une avalanche de titres au comptant qui s est détachée au moment où personne n’y faisait at tention et qui a causé le dégât signalé. On est en train de déblayer la voie. Un départ. H se peut que le départ du jeune spéculateur lyon nais soit aussi pour quelque chose dans la faiblesse de la rente. On dit qu’il se rend au congrès des buveurs de choPes qui se tient chaque année à pareille époque tantôt ü Lyon, tantôt à Strasbourg, tantôt à Vienne, tantôt à ^unich. Le rendez-vous est dans cette dernière ville. On sait que le jeune spéculateur lyonnais est une des plus fortes chopes de l’Europe entière ; il passe son temps à couvrir son carnet et à ingurgiter des bocks. Avant de partir il a vendu ses rentes ; comme il en avait pas mal il lui a fallu trois jours pour terminer ces opérations ; le marché s’en est ressenti. W U emporte, dit-on, deux beaux millions de sa der...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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