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Le Charivari, 17 novembre 1862

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Le Charivari
17 novembre 1862


Extrait du journal

maladie de la Bourse ? Que pensez-vous de cette arai gnée? Je compte sur une prompte réponse pour frotter mon nez de votre écriture ; cela annonce le dégel. Votre vieil ami, GOGO. Cinquième, sixième, septième, dixième lettre qui me demandent la véritable cause du lamentable état de la spéculation. Permettez-moi de répondre à mes correspondans par la petite conversation qui a eu lieu ce ma tin même entre M. Prudhomme, nommé récemment ré gent de la Banque de France, et votre serviteur. Dialogue financier. moi. —- Savez-vous, monsieur le régent Prudhomme, que c’est une chose vraiment indécente. le régent prudhomme. — Quoi donc, monsieur le financier Castorine, quoi donc? — Le chapitre des escomptes dans le dernier bilan de la Banque. — Beau chapitre pour nos actionnaires 1 trois millions de bénéfice, les mois précédens il n’y avait eu qu’une moyenne de 15 à 1,700 mille francs. — C’est odieux, et cela au moment où on veut faire croire à une crise monétaire. — L’encaisse n’a-t-il pas diminué d’une quarantaine de millions. — Ne diminue-t-il pas tous les ans à pareille époque ? — Le public est effrayé. — Parce qu’on l’effraie tantôt pour élever l’escompte, tantôt pour resserrer le crédit. Le public se plaint. —■ Nos actionnaires sont satisfaits. — On n’a donné un privilège aussi exorbitant à la Banque que pour faire les affaires du public. — Après celles des actionnaires. — Vos actions de 1,000 fr. sont aujourd’hui à 3,34-5, ce qui fait en tenant compte du dédoublement des ac tions une prime de 4,590 fr. par action. — Ces pauvres actionnaires ! — Vous retirez un gros intérêt de 7 à 800 millions de billets de Banque qui ne vous coûtent pas un sou. — Les actionnaires en profitent. — Et quand le moment est venu de faire un sacrifice, qui le supporte ? — Est-ce que vous voudriez par hasard l’imposer à nos actionnaires? — A qui donc? — Au public. — 11 finira un jour par se révolter contre vous et contre vos complices les marchands d’argent qui produisent, inventent des crises monétaires, arrêtant ainsi l’essor de toutes les entreprises. — Castorine, vous attaquez la Banque de France. — Qui atteignent le crédit de l’Etat par la baisse de la rente. — Vous blasphémez contre la plus vénérable, la plus sage de nos institutions financières ! — Contre une vieille machine de Marly qui ne sert plus qu’à arrêter les cours de la rivière. J’ai été partisan de l’unité des banques ! j’en demande pardon à Dieu et aux hommes ! Je crie maintenant à bas le monopole 111 me faut trois fois plus de banques qu’aux Etats-Unis. — Démagogue I — Ganache ! Mon exaspération bien naturelle contre M. Prudhomme et contre ses confrères de la Banque de France ne doit...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
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