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Le Gaulois, 11 juillet 1894

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Le Gaulois
11 juillet 1894


Extrait du journal

Les conservateurs ont une coutume qui les rend aussi louables qu'impuissants c'est qu'ils n'hésitent jamais à tenir comme opposants la conduite qu'ils tiendraient comme gouvernants, et à donner au gouvernement qu'ils combattent toutes les armes qu'eux-mêmes voudraient avoir, s'ils étaient le gouvernement. C'est ce qui rend leur opposition si commode, et c'est ce qui rend les républicains si stupides, lorsqu'ils s'amusent à substituer, comme ils l'ont fait, aux dernières élections, une opposition socialiste à l'opposition conservatrice si gentille et si hongre. Les conservateurs se feront donc ce raisonnement « Si nous étions les maîtres, nous prierions les anarchistes d'aller exercer leur industrie sous d'autres climats, et, coûte que coûte, nous ferions rentrer les prédications anarchistes dans les encriers et dans les gorges. Le gouvernement veut réaliser notre rêve nous ne lui refuserons pas les outils qu'il réclame. » Voilà pourquoi les conservateurs voteront la loi; sinon tous, au moins presque tous....

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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