Extrait du journal

La. scène, en question: mal baptisée quand on l'appelle « tournante » présente cet aventage que tous les éléments en sont métalliques, à part le plancher, qui est en bois ignifugé, et qu'il suffit d'un seul homme pour faire jivoter le treuil qui met le tout en mouvement. A la vérité, le plancher est circulaire; il se meut comme un disque. Suivant la ligne de son diamètre, ou suivant une ligne qui le partage en deux secteurs inégaux, il porte une toile de fond derrière laquelle on peut équiper et meubler un décor, pendant que les interprètes Jouent dans le décor de l'autre côté. Est-il besoin de changer le lieu de l'action? En vingt secondes, l'autre décor se substitue au premier, et le public a l'illusion, comme au cinéma, d'être transporté instantanément d'un endroit à l'autre. • Ce 'n'est pas tout. Nous vivons, en fait d?illusion:'théâtrale, sur le système de décoration importée chez nous par Servandoni à la fin ,Bu dix-septième siècle: décors aux plans symétriques, pendus par des fils dans les cintrés, bandes de toile bleue destinées à figurer le ciel, éclairages primitifs, etc., etc. La double scène supprime les cintres dangereux, tout encombrées de décors; elle institue des décors bâtis en forme de panorama, comportant chacun son ciel, soin atmosphère; elle permet au plancher de se subdiviser en plans mobiles, en forme de carrés, pouvant s'élever ou s'abaisser; elle n'admet enfin qu'un seul dessous et elle interdit à ce dessous d'être un dépotoir de matières inflammables, puisqu'il faut qu'il soit libre pour pouvoir tourner....