Extrait du journal

On l'assaille en voiture et on lui assène, avec un poing serrant une grosse pierre, un coup qui aurait pu être mortel. Le moyen, en vérité, est trop commode pour se débarrasser de ses ennemis; je le réprouve, je le flétris, et, s'il y a une secte politique, ou se disant telle, derrière l'exploit da Caporali, ce n'est pas en France qu'elle trouvera des encouragements. Je m'imagina, du reste, que les amis de M. Crispi vont essayer de lui refaire, sur cette tentative d'assassinat, non pas une virginité, dont M. Crispi n'a nul besoin, mais une popularité, qui paraît lui échapper chaque jour un peu plus. Mon droit de discuter la politique de M. Crispi demeure donc\ entier, et j'en profite dans les limites que je me suis tracées plus haut. Il y a une vingtaine d'années, je n& sais plus quel sacripant s'avisa de tirer, en plein Berlin et en plein jouï, sur M. de Bismarck. Le grànd-chancelierqui, alors, était dans toute la force de l'âge et aussi de sa stature athlétique, se retourna vivement, empoigna l'assassin d'une main vigoureuse et l'emmena au poste. · Après quoi il reprit sa promenade, puis ses occupations, et tout fut fini, sauf pour l'assassin, qui eut à se débattre avec la justice....