Extrait du journal

vorables à la vie d'un organisme se trouvent réalisées, cet organisme naît et il apparaît dans toute sa perfection. Ensuite, lé milieu venant il se transformer, tout' l'effort de l'organisme s'épuise à ..Maintenir un peu -de .cette..perfection, primitive que les circonstances défayarables usent» amoindrissent, corrompent il. tout jamais Cette vérité d'observation semble s'appliquer non seulement. aux êtres vivants, mais il toutes les créations de L'esprit, ét notamment aux arts. Quand, par exemple, l'architecture religieuse rencontre en, France un milieu favorable, elle surgit dans toute sa puissance et les basiliques romanes-fleurissent dans toutes nos provinces avee une exubérance, une plénitude de sève dont jamais plus au monde on ne reverra les pareilles ». Il en va de même pour la sculpture, la, peinture, pour tous les genres. littéraires' Leur créateur les porte' d'emblée' à la perfection comme Corneille porte à sa perfection la tragédie classique. Derrière eux il n'y aura plus que 'des virtuoses. Les primitifs sont des pâtres qui chantent dans la nuit, pour eux seuls Leur époque dépassée, il n'y a plus que des ténors sur les planches Cette remarque est si vraie, que la vé. nue d'un artiste de génie, ne .suffit pas à émouvoir la. sensibilité'des'hommes, il incliner leur prédilection vers une ferme 'd'art particulière, lorsque l'âge en est passé. S'il naît au siècle de la, peinture, le' sculpteur le mieux doué ne, sera pas admiré comme il lé serait si- la sculpture répondait au goiït .dominant Bien plus,, son: œuvre sera nécessairement, moins parfaite, parce que le développement 'de son gérie dépend, autant que de la force incluse en lui-même, de l'influence qu'exercent sur lui une infinité de circonstances et des milliers de sensibilités qui attendent de ses ouvrages l'émotion esthétique "Taine disait que le génie est 'un produit de la race, du milieu et du moment. Le plus, fort de ces trois facteurs, c'est le moment. L'heure qui Eohne est toujours la maîtresse do l'homme ét de sa destinée Quand on lit l'histoire de l'art, on s'aperçoit qu'en France l'heure de la perfection pour l'architecture, pour la peinture, pour la sculpture pour tous les arts plastiques, a depuis longtemps sonné, et cette constatation- ne-va point sans tristesse 1 Malgré sa verve, malgré l'enthoupiasme dont il déborde, le beau livre que M: Louis Gillet vient de consacrer à L'Histoire des arts en France ne nous épargne pas cette sorte de mélancolie. Ml Louis Gillet a beau mener sa revue historique jusqu'aux écoles les plus modernes, louer le cubisme d'être une. réaction heureuse contre les facilités de l'impressionnisme et nous montrer dans IM meilleures -oeuvres de la jeunesse nouvelle « une aspiration à la force, au grandiose, aux formes monumentales «, cet écrivain, qui a la ferveur du vrai et la-passion du beau, parle avec une auire chaleur de l'élan monumental de l'époque romane, ou de l'épanouissement du gothique! Il a d'autres accents pour parler de la création de Versailles et -de la magnifique école qui embellit la dèmeure du Grand Roi, pour nous faire ¡les honneurs du parc de Le Nôtre ou des appartements décorés par Le Brun < M. Louis Gillet se plaît à nous montrer qu'il y a encore en France des architectes d'imagination, «Je goût, de talent, mais il ne peut nier qu'il n'y a plus ;d'architecture. Notre époque, dans ses...