Extrait du journal

—Que puis-je à cela?— répliqua sèche ment le procureur général — On récolte ce qu'on a semé. — Supportez le poids de votre faute !... Blanchard se leva. — Et, de cette faute, en admettant que je l'aie commise — s'écria-t-il — vous vous servirez pour atteindre le but que vous rêvez!! Morisset se drapa dans sa dignité. — Le but que je rêve — répliqua-t-il — c'est de faire respecter la justice, c'est de démontrer que si, elle a été trompée, elle doit, Sans se préoccuper des intérêts qu'elle froisse, tout faire pour racheter son erreur !! Jusqu'à ce moment, l'avocat Brunei n'avait pas dit un seul mot. Il prit la parole. — En pareille circonstance n'agiriezvous pas de même, monsieur Blanchard? — Ne sacrifieriez-vous pas tout au monde pour venir en aide à l'innocent condamné injustement ?... Blanchard lança un regard foudroyant à l'avocat, mais ne lui répondit pas. D'une main tremblante de colère il prit son chapeau et se tournant vers Morisset: — Vous me donnez aujourd'hui la me sure de l'amitié que vous avez pour moi. — C'est bien. —Je m'en souviendrai J Il fit un pas vers la porte. Morisset appela sur ses lèvres son plus gracieux sourire et, sans même avoir paru entendre la menace de son beau-frère, il dit : —•Maisfjené votié laisserai point fat-tir...