Extrait du journal

pensée de sa mère, et cette pensée lui ins pirait une terreur instinctive. — Cependant, si je venais à aimer quel qu’un qui 11e fût pas riche, maman ?..., bal butia-t-el le en baissant les yeux. — Jour de Dieu!... 11e t’avise pas de cela! répliqua violemment madame Daumont, dont une contraction soudaine décomposa les traits. L’amour qui conduit à la misère est un amour absurde, un amour funeste, et je briserais le tien sans hésiter... Mais je 11e sais pourquoi je m’emporte ! Tuas trop de bon sens pour songer à semblable folie!.. Tu comprendras que le devoir d’une fille intelligente est d’obéir ù ses bons parents qui ont de l’expérience et de la raison pour elle... — Ne faut-il donc pas aimer son mari ? demanda Thérèse d'une voix tremblante. — Il faut l’aimer... quand il est riche...et encore l’amitié suffit. Une femme qui n’est point éprise établit infiniment mieux sa domination sur l’homme qui, lui, est amou reux... et dominer, vois-tu, ma chérie, tout est là !... Tu comprendras cela quelque jour et tu te diras ; Ah ! comme maman avait raison / / ’ La jeune fille ne répondit rien, mais une larme brilla au bord de sa paupière et se perdit dans ses longs cils Mme Daumont poursuivit, sans s’inquiéter do l'émotion do Thérèse, émotion qu elle jugeait passagère et de mince importance. — Tu dois comprendre maintenant pour quoi nous irons dans le inonde... C'est lit que nous trouverons un mari comme 1) nous en faut un.. Rapporte-t-en à moi pour cela.. Je me charge de le découvrir rem plissant toutes les conditions requises... Tu n’auras, toi, qu’à l'enflammer, et pour cela quelques regards un pau tendres de tes beaux yeux suffiront... Et surtout, mignon ne, pas de bêtises!... pas de coups de cœur!...