Extrait du journal

— A tout à l’heure ! dit le général qui re prit sa besogne interrompue. Mais il ne se tenait pas d’impatience. Son amour paternel si fraîchement éclos avait des ardeurs de néophyte. Il se dirigea vers l’appartement do sa fille et, après avoir frappé doucement, ouvrit la porte et péné tra dans la chambre où régnait une demiobscurité. — Elle dort encore, dit-il. En effet, Paula sommeillait, la tête en fouie dans l’oreiller de batiste qu’inondaient de leurs flots dorés ses cheveux blonds dénoués. Il s’approcha à petits pas, sans faire de bruit, et la contempla avec recueillement : — Comme elle ressemble à sa mère, mur mura-t-il. Et cette fois il n’y eut pas d’amertume dans cette constatation qu’il avait faite jus qu’alors avec un sentiment pénible, hostile même. Paula ne s’éveilla pas. Elle dormait de ce lourd sommeil qui sur vient après les grandes fatigues, après les grandes émotions, et qui ressemble à de l’anéantissement. — Ma fille ! prononça doucement le comte. Et, comme si la dormeuse avait entendu, ses lèvres s’en Couvrirent pour laisser pas ser ces mots à peine distincts : — Mon père !... Elle rêvait. Et, dans son rêve, celui dont elle prononçait le nom lui apparaissait Comme un justicier Impitoyable. Mais le père ne pouvait supposer cela, et il prit le balbutiement de la prière pour un — Ho tAndpoe^a...