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Le Petit Marseillais, 5 avril 1939

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Le Petit Marseillais
5 avril 1939


Extrait du journal

Paris, 4 avril. — Les familiers de l’Elysée disent que M. Lebrun a été sur le point de reprendre son consentement. C'est qu’en effet quelques-uns des personnages qui l’encoura gèrent le plus vivement à se succéder à lui-même pour des motifs d’apaisement politique, i.e mirent, ensuite, aucune dis crétion à manifester leur joie d’une acceptation qui priverait ainsi de leurs chances des candidats qui s’étaient déclarés et leur portaient ombrage . M. Lebrun, qui a des raisons présidentielles de connaître les milieux parlementaires et l’esprit des groupes, avait bien pressenti, du reste, qu-1 plusieurs des démarcheurs, parmi les plus insistants, se serviraient de sa candidature en se donnant l’air de la servir. Ses premiers refus étaient inspirés par le sentiment qu’en se maintenant à l’Elysée, il coupait l’herbe sous le pied — si cette expression démocratique est permise en l’occurence — à des remplaçants qui s’étalent déjà mis en lice et qui lui avaient même fait visite à ce sujet. Luimême, au cours de ces conversations amicales, leur avait ex primé des vœux de succès. Sans doute cela n’engageait à rien, mais M. Lebrun, qui est galant homme et d’une loyauté parfaite, n’a pas caché l’ennui qu’il avait qu’on put l’accuser de duplicité. En somme, M. Lebrun n’a aucun contentement de la situation à laquelle on l’oblige. Constitutionnellement, il réprouve le septennat renouvelé. Physiquement et moralement, il avait tous les droits au repos. Les années qu’il a passées à l’Elysée ont été si abondantes en orages politiques, en dévaluations successives, en scandales financiers et partisans, le tout couronné par des angoisses extérieures qui dépassent en gravité celle de 1914 que nul — le président Poincaré à part, durant la guerre — n’en a vécu de semblables. Si elles se sont terminées en beauté par le voyage en Angleterre et le resserrement de l’alliance franco-...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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