Extrait du journal
La Société de secours aux familles des inarins français naufragés, vient de tenir à Paris sa séance annuelle, dans laquelle M. Desprez, son président, a rendu compte de l’exercice 1889. Comme les années précédentes, la situa tion de la Société est satisfaisante au point Je vue financier; c’est-à-dire que grâce à .les dons particuliers et à des souscriptions périodiques, le capital va sans cesse en augmentant et permet de secourir des in fortunes toujours aussi grandes mais sans cesse plus nombreuses. Cependant la société n’est pas encore ar rivée au degré de richesse et de prospérité de la Société similaire qui fonctionne en Angleterre. 11 est vrai que celle-ci compte un plus grand nombre d’années d’existence que l’associa tien française; mais ce qui a le plus contribué à accroître ses ressources, ce sont les dons et les legs qui affluent dans sa caisse et qui viennent rapidement gros sir un capital alimenté d’autre part par d’importantes souscriptions. On dit bien qu’en Angleterre les grosses fortunes sont nombreuses et que Von trouve plus facilement qu’en France les moyens de doter largement les œuvres philanthropi ques. 11 y a certainement un fonds de vé rité dans cette assertion, car nulle part au tant que chez nos voisins les œuvres huma nitaires abondent et prospèrent. La charité des Anglais — qui le croirait ? — est même si inépuisable qu’elle ne s’exerce pas seule ment à l’égard de l’espèce humaine, elle s’étend jusqu’à l’espèce animale. C’est ainsi que, non contents d’avoir,comme chez nous, une Société protectrice des animaux, les .Anglais ont greffé sur celle-ci quantité d’autres sociétés protégeant plus spéciale ment telle ou telle catégorie d'animaux ; Il y en a une qui recueille les chiens errants, une autre qui prend soin des chevaux trop vieux ou infirmes, etc. Mais en ce qui concerne les sociétés pro tectrices des marins, ce qui fait leur force et leur richesse, c’est qu’en Angleterre la population tout entière s’intéresse aux gens et aux choses de la mer, et que rien de ce qui les concerne ne saurait lui être Indifférent. Tout hon Anglais sait parfaite ment que la puissance et la fortune de son riys sont étroitement liées à la fortune et la puissance de sa marine; que c’est grâce elle que les produits de toutes les parues du globe affluent dans son île ; que c’est grâce à elle que le pavillon britannique oc cupe une si grande place dans le monde et que,sans elle, l’Angleterre serait une petite puissance de 3e ou de 4e ordre. Aussi, nulle part, les bourses ne se délient-elles plus volontiers que dans ce pays, dès qu’il s’agit de faire quelque chose pouvant consolider ou accroître une puissance basée sur l’é nergie, la hardiesse et le dévouement d’une Innombrable population de marins. En France, nous sommes encore loin de pouvoir nous comparer à nos voisins, quoi que possédant une étendue de côtes consi dérable et quoique l’on puisse évaluer à trois millions au moins d’individus la popu lation vivant de la mer ou des industries maritimes. Cependant, depuis quelques an nées, un mouvement d’opinion très sensi ble se manifeste, en France, en faveur des gens de mer, dont on soupçonne davantage la rude existence, dont on apprécie mieux l’utilité, dont on commence à comprendre Le dévouement, les sacrifices et les misères. La société de secours aux familles des ma rins naufragés n’a pas été la dernière à bénéficier de ce mouvement d’opinion,quoi que dans une mesure encore très restreinte; e’est que l’on connaît assez peu son vérita ble but, et les services qu’elle rend chaque année aux familles de nos pêcheurs. On se figure généralement que l’Etat exerce d’une façon directe sa sollicitude...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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