Extrait du journal

nouvel effroi, — on dirait qu’elle ne peut ni me voir ni m’entendre... — Et c’est l’exacte vérité. Monsieur le comte, répliqua le vieux médecin.—La vie physique seule recommence pour Mme la comtesse ; la vie morale est encore absente, par l’excellente raison que le cerveau n’est point dégagé. — Quand le sera-t-il? — Aussitôt qu’un petit traitement de ma façon aura fait reprendre au sang son cours naturel. — Agissez donc au plus vite, docteur, je vous en supplie? — Je comprends l’Impatience de M. le comte et je la partage; je ne perdrai pas une minute. Le petit traitement en question pouvait être très rationnel et très savant, mais 11 n’amena point le résultat attendu. Un quart d’heure à peine après le mo ment ou Mroe de Rahon avait ouvert les yeux, on vit son pâle visage s’empourprer et des gouttes de sueur perler à la racine de ses cheveux. Une fièvre ardente se déclarait et cette fièvre fut, presque dès son début, accompa gnée de délire. La comtesse se débattait dans les transes d’une insurmontable terreur. Elle se tor dait les mains en balbutiant des plaintes déchirantes, et l’on entendait s’échapper de ses lèvres des phrases cent fois répétées dans lesquelles revenaient ces mots ; — Oh ! ce cheval... ce cheval maudit !... Annihal... mon mari bien-aimé... il est mort... je ne veux plus vivre... Tous les témoins de cette scène lamenta ble sanoiomeoti— Saiflt-Malxént et la belle...