Extrait du journal

A voir la simplicité de son costume, l’humi lité do son attitude, personne n’eût pu dis cerner, au milieu de cette assistance, l’héri tière do ce grand nom, de cette fortune princièrequi le lendemain, dans cette église, apparaîtrait rayonnante en sa blanche robe d’épousée, saluée par le chant des orgues, dans l’étlncellement des cierges, entourée do ce brillant cortège formé par l’élite de cette foule mondaine qui assiste à tout grand mariage parisien. Louise venait, à la veille de la consécra tion de son bonheur, adresser de ferventes actions de grâces à celle qu’elle avait tant invoquée et qui l’avait en tin exaucée ! Elle unit dans ses prières les noms de Roger et de Paula, appelant sur eux la bénédiction divine et renouvelant au pied de l’autel le serment qu’elle avait lait, au chevet de sa mère mourante, d’écarter tout chagrin, tout danger do Paula et de veiller maternellement sur elle. Avec quelle ferveur elle pria ! Et comme elle sentit son cœur se fondre délicieuse ment dans cet élan mystique ! Dieu l’entendrait! Ne l’avait-ii déjà pas entendue ? Ne lui accordait-il pas Roger comme époux? N’avait-il pas ramené Paula au foyer paternel et le général n’ouvvalt-il pas ses bras à l’un et à l’autre? Après une dernière oraison, elle se re leva, pénétrée d’une pieuse reconnais sance, pleine de foi dans l’avenir qui lui souriait. Heureuse, semant l’aumone à pleines mains à chaque pas de sa route, elle regagna hâtivement l’hôtel de la .rue de Varennes, afin do voir plus vite sa chère petite Paula, qu’elle' allait trouver...