Extrait du journal

étions de la même classe... Je t’aurais cru plus vieux... Et Paulot, qui n’en faisait pas mystère : — Ma foi ! pour te dire mon âge au juste, Je serais bien embarrassé... attendu que je n’en sais rien moi-même. — Tu blagues... — Mon Dieu, non. Ni mon âge, ni mon nom. Celui que je porte, c'est celui d’une bravo femme qui m'a adopté quand j’étais tout gosse. — Elle sait bien où elle t’a pris. — Oui, mais elle ne sait pas d’où je venais. Ma mère... J’avais alors deux ou trois ans... m emmenait en voyage... Elle est tombée en route, frappée d’une attaque... Depuis, ce n’est pas une vie que la pauvre femme a menée, c’est une agonie... et jamais elle n’a pu don ner la moindre indication... — Et... pas de papiers sur clic ? — Rien. On n’a pas seulement pu savoir d’où elle venait. — Mais... je me rappelle... tu as une sœur... je l’ai vue... tu sais bien... à la répétition de Bradatnante... quand elle est venue sur le théâtre... paulot eut une imperceptible hésitation. — pour ma sœur, ç’a été cortime pour mot. Elle doit avoir entre dix-sept et dix-ùoit ans. Nous ne savons pas au juste. — Alors, pauvre vieux, tu as un père qui so ballade d'un côté... et toi de l’autre... — Oui. fit Paulot avec un involontaire sou pir, et je ne porterai jamais son nom l — Bah ! s’il fallait so faire de mauvais sang pour ça!... Mol non plus, je ne porto pas le nom de mon père... attendu qu’il est mort et qu’il avait oublié d’épouser ma mère... Eh bien l quoi, je m’appelle Thévenon comme elle. Je n'en suis pas plus malade. — Tu l’as toujours, ta mère ! — Pour sûr. Une bonne femme, va. Je lui en ai bien un peu fait... des raides, même... Ça n’empêche pas qu'elle aime son Gustave comme ses yeux... Moi aussi, je l’aime^...