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Le Petit Marseillais, 13 juillet 1899

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Le Petit Marseillais
13 juillet 1899


Extrait du journal

PETITES ACTUALITÉS Un Singulier Conseil Municipal Il ne s'agit pas, hâtons-nous de le dire, de celui de Marseille. Un journal parisien raconte qu’un de ses lecteurs lui a apporté le texte d’une bien curieuse eniche qui a été opposée, l’autre jour, sur la porte d une commune des environs de Paris. Voici le texte de ce document : « Le conseil municipal est convoqué pour pren« dre des mesures contre les conseillers qui te « prétentent ivres aux séances. » , Prendre des mesures, c’est bientôt dit. Mais comment refuser à un élu le droit d’exercer son mandat, même s'il a peine à conserver son éqiUIfbre ? Chacun, en somme,a sa façon de se présen ter aux séances. Et nous ne voyons pas trop com ment l’assemblée en question pourra s’y prendre pour empêcher ceux de ses membres qui sont, comme on dit, un peu « éméchés » d'assister aux délibérations. Et qui sait même si ces derniers ne forment pas la majorité ? La faute, au surplus, en est aux électeurs qui choisissent pour les reprséenter des citoyens oui ont l’habitude de « se piquer le nez », pour parler la langue à la mode. Mais il faut croire que cela ne leur déplaît pas et, dans ce cas, on serait mal venu à protester. Et puis il n'est jamais mauvais d'avoir toutes les compétences réunies dans un conseil municipal. Ainsi nous n’avons pas besoin de faire remarquer que le jour, par exemple, où I on dis cute les taxes sur les boissons les conseillers en question sont tout indiqués pour donner leur avis. Et dire, à ce propos, qu’un conseiller municipal d’une autre commune fut un jour traité de clérical pour avoir voté contre la suppression du budget des cultes. Le malheureux.pour tant tie méritait pas cette accusation, car, étant presque toujours un peu gai, il avait cru qu’il s’agissait de la sup pression du « budget des cuites ». Et on pouvait, certes, l’en croire sur parole ! ARIEL....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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