Extrait du journal

tien, vous ne voulez donc pas manger, mon ami ? , . Ce ton si doux émut le pauvre etre : il leva vers son interlocuteur ses yeux pleins de lar mes et répondit avec une indicible mélanco lie : *■ — Je ne puis, je n’ai pus faim. — Cependant, il y a près de vingt-quatre heures que vous n’avez rien pris... Cela n’est guère raisonnable. Essayez toujours. — Inutile, merci... , , . Je vous répète, monsieur, que je n'ai pas faim. , . ... . — Pourquoi avez-vous 1 air si accable 1 questionna 1 interne à tout hasard. Le fiancé de Geneviève tourna vivement la tête. Il avait un visage ravagé par la douleur et l’insomnie, il offrait à son visiteur la vivante image de l’angoisse dans ce qu’elle a de plus cruel. — Ne seriez-vous point infiniment triste a ma place ? répliqua-t-il. Dieu merci 1 ma situation est assez lamen table pour que je m'en afflige ! — Vous la comprenez donc votre position ? — Hélas ! il le faut bien ! Je suis livré sans défense à ce médecin qui se croit infaillible, et qui pourtant commet une erreur grossière en me traitant comme un aliéné dangereux. J'ai retrouvé ma raison, puisque je recom mence à souffrir ! il devrait le comprendre et me rendre ma liberté cet homme, dès l'ins tant que c’est la mon unique désir... Oh ! être libre ! être libre ! que ne donne rais-je pas pour cela ! — Ecoutez, fit Blondeau gagné par l’émo tion; je sens que vous dites vrai. Si vous n’êtes pas guéri, vous marchez en tout cas sur un bon chemin. Le changement nui s’est opéré en vous de puis quelques jours dénote que vous touchez à la fin de vos maux. Seulement, le directeur...