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Le Petit Marseillais, 21 avril 1884

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Le Petit Marseillais
21 avril 1884


Extrait du journal

la menace. Le discours de Périgueux ne lui dit rien qui vaille ; Paul Bert montre les dents, Spuller se méfie et Ranc devient tiède ; il commence à proposer des amnisties partielles, ce qui est un mauvais signe. Là est le danger ; M. Ferry le sait b en et s’il trouvait un moyen d’avancer la date des élections générales, tenez pour certain qu’il en profiterait. Enfin, il amusera le tapis de son mieux ; il dé clarera qu’il étudie la révision du concordat et toutes les réformes généralement quelconques qui pourront être réclamées. La date des élections arrivera avant qu’il en finisse avec ces longues méditations et il dira alors très nettement, à Pé rigueux ou ailleurs, ce qu’il pense de tous ces beaux projets. Pendant ce temps, il préparera sans bruit ses batteries. M. Waldeck-Rou'Seau n’administrant pas, il ad ministrera en son lieu et place ; il a déjà com mencé. Les préfets prendront l’habitude de venir se concerter avec lui, ils y viennent même depuis un mois ; il éliminera les fonctionnaires convain cus de trop de complaisance pour le radicalisme et vous verrez, à la veille de la rentrée des Cham bres, une hécatombe de ces brebis malades. Elles seront remplacées par de plus saines, c’est-à-dire par des hommes sur lesquels on pourra compter. Rien ne sera négligé de ce qui peut faire réussir cette campagne électorale, et pour en faire sortir cette majorité idéale, qui permettra de revenir aux règles de gouvernement pratiquées par M. Thiers. Dans l’Union démocratique et dans l’Union ré publicaine, on croit au succès de ce plan ; on y est surtout convaincu que M. Jules Ferry peut seul le faire aboutir. En dehors de lui, on ne voit pas un homme ayant assez d’énergie pour restaurer cette politique conservatrice, respectueuse des intérêts et des croyances des catholiques, qui a permis à M. Thiers de fonder la République et qui permettra de lui assurer une longue durée. Les ministériels sont convaincus que la France de mande la paix intérieure, une paix durable, et qu’elle a assez des agitations factices provoquées et entretenues par une minorité turbulente. En cela, ils ont raison ; mais c’est précisément parce qu’ils ont raison, qu’ils devraient se hâter. Former un projet de ce genre et en ajourner la réalisation à quinze mois, c’est rendre sa réussite bien douteuse ; reconnaître et reconnaître publi quement qu’il faut en finir avec certains erre ments suivis jusqu’à ce jour et laisser entendre qu’on les suivra encore pendant une année et de mie, cela peut devenir dangereux. M. Jules Ferry est convaincu du contraire ; il pense et dit que la Chambre le suivra jusque là et que sa majorité ne peut être rompue. C’est possible, mais il faut avoir le don de seconde vue pour l’affirmer. J AC.-MERCIER. M. CLOVIS HUGUES Devant ses Electeurs...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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