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Le Petit Marseillais, 21 février 1896

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Le Petit Marseillais
21 février 1896


Extrait du journal

On a dit que le président du conseil pouvait, en sc privant du concours d’un garde des sceaux contesté, trouver une forte majorité dans la Chambre. Cette conduite ne lui con vient pas. (Applaudissements à Gauche.) Le garde des sceaux a convaincu le cabinet qu’il avait voulu accomplir fidèlement le mandat que lui avait donné la Chambre et le pays tout entier. Le cabinet se solidarise complètement avec lui. (Vifs applaudissements à Gauche.) Quand la Chambre aura jugé le garde des sceaux, elle aura jugé le cabinet tout entier. (Applaudissements à Gauche.) L’honorable M. Ribot a dit que le cabinet se laissait entraîner dans une voie dange reuse. Le cabinet a fait connaître son pro gramme. il a déclaré qu’il défendrait toujours et la propriété individuelle et l’ordre dans la rue. Jamais il n’a manqué à ces promesses, il n’a fait d’alliance avec personne, il est avec ceux qui trouvent qu’il agit pour le bien de la République et qui consentent à le suivre. (Applaudissements à Gauche.) Il n’a rien lait qui puisse aggraver un con flit qu’il regrette. Il n’a pas cru possible de s’incliner devant la haute assemblée, tant que la Chambre, par un vote nouveau ne l'aura pas délié de son devoir. (Vis applaudissements a Gauche.) La Chambre des députés dira aujourd’hui si le cabinet a encore sa confiance. Tant que la Chambre n’aura pas émis un vote contraire,le cabinet restera sur le terrain sur lequel il s'est placé aujourd’hui.(Vifs applaudissements à Gauche.) M. Ribot dit que M. le président du conseil n’a pas oublié les paroles qu’il prononçait en décembre 1894. Fidèle à la politique qui est celle do l’orateur et qui est la vraie politique républicaine. M. Bourgeois disait à la tribune que, pour faire de la politique républicaine féconde et pratique.il fallait faire face avec le même courage des deux côtés et qu’il y avait deux dangers; il ajoutait qu’on donnait seule ment la main au moment du vote et que le lendemain on trouvait plus nombreux les adversaires éloignés auxquels on était obligé de faire face. En apportant Ici récemment un projet de loi sur les atteintes aux syndicats quelle politique était derrière cet acte du gouvernement? M. le Président du Conseil répond que ce projet a été détaché d’un projet plus général rédigé depuis un mois et qu’il l’a présenté dans une intention pacifique. (Très bien ! Très bien ! à Gauche.) M. Ribot estime’que la politique du cabinet actuel aboutira à l’impuissance et à l’agitation dangereuse. Le langage du ministère n’a fait qu’élargir le dissentiment, alors que c’était son devoir d’atténuer le conflit qu’il pouvait empêcher de naître. (Très bien ! Très bien ! an centre, bruit à Gauche.) M. le président du conseil a demandé à la Chambre de se pro noncer séparément, de juger d'abord l’inci dent. (Interruptions à Gauche.) Qu'on pose les questions comme l’on voudra,l’orateur accepte pour sa part la position de la question de cette manière. (Très bien ! Très bien ! au Cen tre. Bruit à Gauclio.) La discussion est close....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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