Extrait du journal
ni des physiologistes, ni des philoso phes. Une personne qui meurt à Marseille peut apparaître au même moment à Paris, à Alger, en Amérique ou en Chine. Et elle apparaît sans s’être déplacée. Une jeune fille dansant une valse avec un fiancé qu’elle adore, peut voir, tout d’un coup, sa mère morte entrer dans le salon et s’écrier que sa mère meurt au même instant à mille kilomètres de là. Un monsieur passant dans une rue, sous les fenêtres d’une amie, peut lui apparaître dans sa chambre sans ces ser pour cela de rester dans la rue. Votre pensée peut agir sur celle d’une autre personne sans le secours des sens. On peut voir en rêve un pays que l’on n a jamais vu et se voir dans ce pays tel que l’on y sera dix ans plus tard. L’avenir existe aussi sûrement que le passé. Le présent seul n’existe pas, attendu qu’il se réduit, dans l’analyse scientifique, à moins d’un centième de seconde. Les morts existent aussi bien que les vivants. Ils ne restent pas sur notre planète, en général ; quelques-uns, toutefois, semblent demeurer pendant quelque temps non loin des êtres qu’ils ont aimés et chercher à se manifester. Le ciel est la demeure des âmes. Mais le ciel, c’est tout, c’est l’espace infini, c’est l’ensemble des mondes, et la terre est dans le ciel. L’espace et le temps n’existent pas tels que nos conceptions de mesures nous les présentent. C’est l’infini.C’est l’éternité. La distance d’ici à Sirius n’est pas une plus grande partie de l’infini que celle qui sépare votre main gauche de votre main droite. L’élec tricité nous a déjà accoutumés aux transmissions rapides entre les dis tances. La lumière et l’électricité n’em ploient pas deux secondes pour fran chir l’intervalle qui s’étend de la terre à la lune. La matière n’est pas non plus ce qu’elle nous paraît être. Une porte massive, fermée par un long verrou, peut s’ouvrir sans que le verrou, resté dans sa longueur, ait démoli le mur. Un objet peut passer à .travers un inur. En résumé, la science de toutes les Académies du globe représente une immense ignorance. Nous ne savons rien d’exact, de précis, d’absolu, sur quoi que ce soit, et nous sommes entourés de forces encore inconnues. Que nul n’ait donc l’outrecuidance de dire que « ceci est impossible », que «cela est possible ». Nous n’avons qu’un droit, celui d’être modestes, surtout en ce qui concerne les problèmes de la vie et de la mort. Nous vivons au milieu de Y inconnu. Mais il est beau, il est bon, il est utile de chercher. CAMILLE FLAMMARION. PETITE GAZETTE RIMEE...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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