Extrait du journal
LA Comédie-Française vient de reprendre Patrie. Ce drame s'impose d'une façon particulière à nos sympathies et redevient actuel. D'abord, il se déroule dans les Flandres, crucifiées en 1915 comme elles le furent au seizième siècle. Ensuite, il exalte magnifiquement le sentiment national, l'idée des sacrifices qu'imposé à tout citoyen la défense du sol et de la liberté... Guillaume d'Orange joue, dans le drame, un rôle analogue à celui d'Albert Ier; le comte de Rysoor équivaut, si l'on veut, au bourgmestre de Bruxelles, au vaillant M. Max. Le duc d'Albe se peut assimiler au kaiser. Ce tableau, tracé par Victorien Sardou, des misères infligées à un peuple investi et opprimé, émut les spectateurs de 1869. L'année suivante leur donna la preuve que de telles horreurs n'étaient point abolies et que les hommes demeuraient capables des pires férocités. Quarante-cinq ans plus tard, après une nouvelle période de sommeil, voici que, derechef, la cruauté, l'épouvante et la fureur ressuscitent, mais, en même temps qu'elles, la noblesse d'âme, le courage, le mépris de la mort, toutes les vertus qui sont filles de la guerre... Les sentiments et les actes exprimés et imaginés par le dramaturge paraissent exceptionnels. Ils pâlissent à côté de la réalité. Le prince d'Orange est un bien mince personnage, comparé au roi Albert. La pièce nous le montre lointain, vague, inexppessif; les soldats se dévouent à sa cause, plus qu'à lui-même; il les inspire, il ne les dirige pas. Enfin, l'épreuve qui l'accable, il ne dépendait pas de lui de l'éviter... Albert, notre Albert, n'avait qu'à laisser faire pour se libérer de toute inquiétude, de tout péril; il a cherché la foudre aui, en le frappant, l'auréole de...
À propos
Les Annales politiques et littéraires sont lancées en 1883 sous l’impulsion de Jules Brisson. Grand public, la revue connaît une certaine renommée auprès de la petite et moyenne bourgeoisie de province, favorable aux républicains modérés. Une audience qu’elle s’efforce de séduire toutes les semaines via une ligne éditoriale de proximité. Le journal devient bimensuel à partir de 1927, mensuel en 1950 et cesse de paraître aux abords des années 1970, après près d’un siècle de publication.
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