Extrait du journal

Obligé de quitter le pays, Jean dit au père inflexible : je reviendrai-dans un an. Quand il revint, espérant vaincre enfin cette volonté opiniâtre, la jeune fille avait fui la maison paternelle, où, sans doute, elle n’avait pas eu le courage de souffrir plus longtemps. - ■ Jean voulut savoir si au moins elle était heureuse. Son séducteur l’avait abandon née après une grossesse, et quand il. put enfin .connaître ces détails; il était trop tard, le père l’avaitrmariée. Jean, désespéré, revint» Paris, chercha le séducteur et le provoqua. Celui-ci re fusa de se battre; alors, il le souffleta de vant plusieurs témoins, mais n’obtint pas davantage le duel cherché par tous les moyens. -Le lâche aimait mieux se venger de l’injure méritée en frappant dans l’om bre. " Jean menait grande vie. Il ne pouvait oublier Clarisse et noyaitle souvenir dans le plaisir, quelquefois, hélas ! dans l’orgie. Il se ruina, puis fit des dettes importantes. II savait pouvoir compter pour les payer sur l’héritage d’un oncle, le frère de sa mère. U faisait alors de grandes folies rur une femme à la mode, sans parvenir se distraire. Un jour, elle eut l'envie d’une parure nouvelle pour une première où il devait l’accompagner. Jean en fit venir trois pour qu’elle choisît. Elle était absente, le bijoutier qui connaissait le Jeune homme et, comme beaucoup d’aures, le croyait encore riche, laissa chez lui les parures. Le soir même» elles avaient disparu avec la femme; cela s’élevait à une somme.de soixante-dix mille francs. Le joaillier déposa pne plainte, Jean fut arreté, et après une prévention de plu-....