Ainsi Le Temps du 13 juillet 1927, dans un article en première page intitulé « M. André Gide au Congo », critique la relation de voyage de l’écrivain, texte qui viserait à « incriminer la cruauté tyrannique de nos fonctionnaires et la cupidité sans merci de nos commerçants ». Le journaliste remet en cause la validité du témoignage.
Gide se serait fait « duper par un chef noir, plusieurs fois condamné pour trafic d’esclaves et autres exactions, révoqué par nos soins, et naturellement peu satisfait ». Et d’ajouter : « La sincérité n’excuse pas le défaut de critique ». Il estime que c’est « un réquisitoire dont la partialité inconsciente est évidente ». Et il conclut en ces termes : « L’écrivain dont nous attendions de savoureux paysages ne nous donne qu’un pamphlet qui voudrait être un rapport d’inspection désordonné. Il est passé à côté de son but ».
À l’inverse, Henri Barbusse, qui livre dans L’Humanité du 12 juin 1927 une chronique littéraire thématique autour du « bétail colonial », juge que le livre de Gide « contient d’émouvantes accusations » notamment sur l'exploitation du caoutchouc.
Le 8 septembre 1927, L’Humanité enfonce le clou et relaie les propos d’André Gide, « un homme qui est très loin de partager » les idées du journal sur le traitement des femmes et des enfants aux colonies, réquisitionnés pour le portage. Il dénonce l’enrichissement des « bourreaux », des administrateurs et des compagnies, « triomphe de la colonisation et l’impérialisme ».