Son engagement dans l’institutionnalisation de la recherche par le cinéma ne s’arrête pas là puisqu’il fonde quelques années plus tard l’Association pour la documentation photographique et cinématographique dans les sciences et organise des congrès afin de favoriser les échanges entre scientifiques, techniciens, professionnels du cinéma, journalistes et le public.
Chargé de la programmation des films scientifiques lors de l’ouverture du Palais de la Découverte en 1937, l’image de Painlevé est omniprésente dans le paysage médiatique d’avant-guerre. Néanmoins lorsqu’éclate le conflit, il cesse ses activités afin de s’engager dans la Résistance et met à profit ses qualités de plongeur dans la lutte contre le fascisme.
La fin du conflit marque son implication toujours plus accrue dans la défense et la diffusion du cinématographe puisqu’il devient le directeur de la Fédération française des Ciné-clubs de 1946 à 1956. Il réalise un autre succès public, Le Vampire, collabore avec Georges Franju sur son célèbre documentaire Le Sang des Bêtes en 1949, pour lequel il rédige les commentaires, et réalise une myriade d’autres films dont un sur le théâtre de son ami Calder.
Il poursuivra ses recherches, s’intéressera au cinéma en relief, même s’il se détournera du documentaire public en 1947 face à l’imposant foisonnement de productions inconsistantes qu’il dénoncera dans une diatribe intitulée « Castration du documentaire », publiée dans les Cahiers du Cinéma en 1953. Il n’abandonnera jamais vraiment le cinéma et réalise un ultime documentaire, Les Pigeons du square, en hommage à Etienne-Jules Marey, sept ans avant sa mort en 1989.
Sa rigueur, son lyrisme et son entêtement à défendre la recherche par le prisme du cinéma font de lui l’un des pionniers incontestables du documentaire scientifique et animalier.
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Pour en savoir plus :
Jean Painlevé, Le cinéma au coeur de la vie, Roxanne Hamery, Presses universitaires de Rennes, 2009
Florence Riou, « Jean Painlevé : de la science à la fiction scientifique », in: Conserveries mémorielles, 2009
Roxane Hamery, « Jean Painlevé et la promotion du cinéma scientifique en France dans les années trente », in: 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 2005