Une histoire des stéréotypes de genre au cœur de la justice
Pour ce cinquième épisode de la troisième saison de Séries Noires à la Une, RetroNews s’intéresse à Germaine Leloy, la dernière femme guillotinée en France.
Le 25 décembre 1947, le magazine Qui ? fait de cet affaire sa Une et titre :
« Après plus de 16 heures d’interrogatoire exténuant, Germaine LELOY, de Baugé, vient d'avouer, à bout de nerfs, qu'elle a supprimé UN MARI GÊNANT »
Cette affaire est à la fois ordinaire et exceptionnelle. Ordinaire puisque les homicides conjugaux ne sont pas rares dans les annales judiciaires. Exceptionnel puisque Germaine Leloy sera la dernière femme condamnée à mort.
Le soir du 10 décembre 1947, Albert Leloy est retrouvé mort, tué de deux coups de hache. Sa femme, Germaine Leloy, tente de simuler une agression extérieure, prétend que son époux l’aurait menacé avec ladite hache... Pourtant, c'est bien elle qui a porté les coups.
À force de clichés sur les femmes et le crime, la presse dépeint une accusée sur laquelle pèse la double incrimination de meurtre et d'adultère. Entre le meurtre conjugal, la violence du crime, l'adultère, et la condamnation à mort : l’histoire de Germaine Leloy, dernière femme condamnée à mort, est aussi celle des stéréotypes de genre au cœur de la justice.
Pour en parler, l'historienne spécialiste de l’histoire des femmes et du genre Catherine Valenti, auteure de Germaine Leloy, la dernière guillotinée, (Fauves Éditions) est au micro de de Thomas Baumgartner.