Partenariat Histoire
L'APHG sur RetroNews !
Ces séquences pédagogiques sont réalisées chaque mois en partenariat avec l'Association des Professeurs d'Histoire-Géographie (APHG) par des professeur·e·s membres de l'association.
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Dans les programmes de l’enseignement secondaire :
Casse de Quatrième (« La Révolution française et l’Empire : nouvel ordre politique et société révolutionnée en France et en Europe »)
Classe de Première technologique (« L’Europe bouleversée par la Révolution française, 1789-1815 »)
Classe de Première générale (« L’Europe face aux révolutions, la Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation »)
Classe de Terminale générale, spécialité histoire-géographie-sciences politiques (« Identifier, protéger et valoriser le patrimoine : enjeux géopolitiques »)
Introduction
Au cœur de Paris, un ancien palais royal abrite l’une des plus belles et des plus grandes collections d’art au monde : le Louvre. La création du musée est souvent rattachée à la Révolution et au Premier Empire, mais l’idée est plus ancienne. Si la notion de patrimoine est une construction sociale qui existe depuis l’Antiquité, l’exemple du Louvre permet de l’éclairer, tant les usages de ce lieu ont été façonnés par les époques traversées.
À travers les archives de presse, invitons les élèves à explorer la patrimonialisation du Louvre et les enjeux politiques qu’elle implique, tant en France qu’à l’échelle mondiale.
Lors de sa construction à la fin du XIIe siècle, le Louvre s’apparente d’abord à un château, pour se transformer au fil des siècles en un véritable palais. Résidence royale dès le XIVe siècle, les objets précieux y ont toute leur place. Fidèle à la tradition qui lie les souverains aux arts, les collections royales s’enrichissent au fil des règnes, bien avant l’émergence d’un projet muséal.
Question :
Quelle fonction du Louvre est-elle signalée dans cet extrait du Mercure galant du 1er octobre 1687 ?
Même si le Louvre est délaissé par Louis XIV pour Versailles, il incarne déjà pendant l’Ancien Régime un patrimoine français séculaire. Son statut de résidence royale, sa situation au centre de la capitale et son histoire mouvementée forgent son statut. Lieu de pouvoir, son usage monarchique n’est pas uniquement résidentiel et privé, puisque le palais abrite aussi la cour.
Les aristocraties européennes tiennent un rôle important dans le contexte d’émergence des musées. Les arts sont pour eux un moyen d’asseoir leur pouvoir et de le faire rayonner ; leurs cabinets de curiosité sont considérés comme les ancêtres des musées.
Parmi les objets luxueux collectionnés par les puissants, les tableaux sont très prisés. À la Renaissance, notamment sous François Ier, des œuvres d’artistes italiens comme celles de Léonard de Vinci intègrent les collections royales : la Vierge aux Rochers, la Belle Ferronnière, ou encore la Joconde. D’autres résidences royales comme Fontainebleau accueillent d’ailleurs ces pièces.
Les œuvres du Louvre sont également issues d’une tradition de mécénat qui s’est étendue à d’autres hommes de pouvoir que les rois. Richelieu ou Mazarin, par exemple, ont contribué à l’enrichissement des collections. Les cadeaux diplomatiques y ont aussi participé.
Question :
De quel événement prenant place au Louvre est-il question dans cet extrait du Journal de Paris du 25 août 1779 ?
Au fil du temps, les collections grandissent et se diversifient ; la peinture, les dessins, les livres, les sculptures, les bijoux, les meubles et autres arts décoratifs s’y ajoutent. L’art italien garde une place particulière – en attestent les activités de l’Académie de France à Rome, institution qui entretient le goût des antiques. L’art flamand (représenté notamment par Rubens) figure aussi parmi les plus prisés.
Au XVIIIe siècle, le développement du marché de l’art, dont Paris est un centre en Europe, est concomitant à l’éclosion des projets muséaux. Sous le règne de Louis XVI, de grandes commandes sont effectuées, comme celles faites au peintre Jacques-Louis David. L’idée de rendre visibles les collections royales s’impose progressivement. Le « Grand Dessein », projet visant à unir le palais à celui des Tuileries pour parachever le palais, est réactivé.
Le rôle patrimonial de l’État se renforce pendant la Révolution, notamment du fait des saisies et des destructions qu’elle a occasionnées. Les usages politiques du lieu changent radicalement de nature, mais le Louvre reste mis en scène : en 1793 a lieu son ouverture. Lieu privilégié pour les artistes, le musée n’est ouvert au public que le dimanche pendant les premières décennies. La Révolution française inaugure ainsi une politique publique patrimoniale singulière et pérenne, au sein de laquelle le Louvre joue une grande part.
Question :
Quelles sont les circonstances de l’ouverture du Louvre prévue le 10 août 1793 d’après cet extrait du journal Le Républicain français du 29 juillet 1793 ?
Dans les années 1790, des traités décident du transfert de tableaux de Raphaël ou encore du Titien depuis l’Italie. Ce transfert a pu être considéré comme un pillage ; l’armée d’Italie est alors dirigée par Napoléon Bonaparte. Le Directoire, puis le Consulat, encouragent la convergence d’œuvres vers le Louvre. Durant l’Empire, Napoléon Ier cherche également à vider le Louvre de ses derniers locataires. En 1803, le Louvre est devenu « musée Napoléon ». Les guerres accroissent encore les collections du musée, qui devient le plus important du monde. Les politiques d’acquisition visent à représenter toutes les écoles artistiques. A la chute de l’Empire, des milliers d’œuvres sont restituées.
Les courants artistiques et intellectuels qui traversent le XIXe siècle, au premier rang duquel le romantisme, stimulent les artistes. De même, l’engouement pour l’archéologie, et notamment pour l’Égypte et la Grèce, commandent les achats. Des dons, comme celui de la Vénus de Milo, font aussi grandir la collection. L’extrait suivant relate les circonstances de son arrivée au Louvre.
Dans un siècle entrecoupé de révolutions et de crises politiques, le Louvre continue à être investi par les régimes qui se succèdent : empires, monarchies, républiques. Il ferme plusieurs fois, change de noms, subit de nombreuses modifications. Napoléon III fait de l’essor du Louvre une priorité. Il s’enrichit notamment, en 1863, de la Victoire de Samothrace. Avec la IIIe République, le musée et ses collections continuent à faire l’objet d’appropriations politiques, comme en témoigne la vente des joyaux de la couronne en 1887 qui a lieu au Louvre.
Durant le XXe siècle et notamment à l’occasion des guerres mondiales, les musées sont des enjeux importants, et sont parfois bombardés. Une partie de la collection est alors évacuée pour être protégée. Pendant l’Occupation par les nazis, elle est également menacée de pillage.
Question :
Quel est le « butin d’Hitler » évoqué dans cet extrait du journal France du 9 septembre 1940 ?
Du fait de son prestige et de son ancienneté, le Louvre s’érige en modèle, conforté par un État centralisé dont le rôle de garant du patrimoine se fait grandissant. Les musées se multiplient d’ailleurs dans tout le pays durant le XIXe siècle. Par exemple, un musée des Beaux-Arts qui ouvre à Lyon en 1801, ou encore à Lille en 1809.
Conclusion
Le Louvre et ses collections restent des références à l’échelle nationale mais aussi mondiale. Il continue à incarner des enjeux politiques et géopolitiques impliquant le patrimoine, comme le montre l’ouverture du Louvre Abu Dhabi en 2017. Certaines œuvres sont par ailleurs concernées par les récents débats autour des pillages et des restitutions, notamment dans un contexte colonial. Alors que le musée reste le plus fréquenté au monde, visité par plusieurs millions de visiteurs chaque année, sa place de symbole patrimonial est plus confortée que jamais.