Séquence pédagogique

« La faim du monde » : la question écologique à la fin des années 1940

le par - modifié le 07/01/2025
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Dans les programmes de l’enseignement secondaire :

Au lycée, classe de Terminale, Thème 5 : L’environnement, entre exploitation et protection : un enjeu planétaire

Introduction

À la fin des années 1940, l’écologie n’a pas encore trouvé sa place dans les partis politiques ou les mouvements de masse. Pourtant, le débat sur les limites planétaires se pose à nouveau. Pour de nombreux scientifiques, il devient évident que la croissance démographique ne saurait être infinie sur une planète aux ressources limitées et déjà largement exploitées. La presse de l’époque illustre ce débat, tout en mettant en lumière les tensions entre protection de l’environnement, développement économique et respect des libertés individuelles.

La peur de la surpopulation

Au milieu du XXe siècle, les préoccupations environnementales ne portent pas encore sur les émissions de dioxyde de carbone ni sur le changement climatique, mais sur l’épuisement des ressources naturelles. En dépit de deux guerres mondiales dévastatrices, la population mondiale a connu une croissance fulgurante. Alors qu'il aura fallu des siècles pour atteindre un milliard d’habitants vers 1800, ce chiffre double en 1927, pour atteindre 2,6 milliards en 1950. Face à cette explosion démographique, des naturalistes, géologues et biologistes s’inquiètent des conséquences sur les ressources, notamment de l’érosion des sols, synonyme de dégradation et de baisse de la productivité agricole. Ces préoccupations réactualisent les thèses de l’économiste Thomas Malthus qui, dès 1798, affirmait dans son Essai sur le principe de population, que la production agricole serait insuffisante pour une population en croissance constante. Parmi ces savants néo-malthusiens, le géologue Raymond Furon. Le 8 avril 1948, il alerte : « la famine menace les pays qui ne luttent pas contre l’érosion », dans le journal littéraire Les lettres françaises, dirigé par Louis Aragon et proche du Parti communiste français.

Doc 1. Extrait des Lettres françaises, 8 avril 1948

« Le problème de l’alimentation de l’humanité a déjà été traité par Malthus à la fin du XVIIIᵉ siècle. En 1943, la Conférence de Hot Springs, aux États-Unis, a rappelé que la faim et la sous-alimentation existaient partout dès avant 1939, et que l’approvisionnement du monde en denrées alimentaires devrait être accru de 150 % à 200 % pour maintenir les populations en bonne santé. 

Que se passe-t-il ? Il se passe que la population ne cesse de s’accroître et qu’inversement la superficie des sols cultivables se réduit constamment.

Il ne s’agit pas là d’un paradoxe, mais d’un problème extrêmement grave, celui de l’érosion, de la dégradation du sol.

Le sol est naturellement soumis à l’action de la pluie et du vent, mais cette action ne peut avoir de conséquences sérieuses que si le sol est dénudé, privé de toute couverture végétale, rendu plus ou moins meuble.

C’est ici qu’intervient l’homme, et de la façon la plus néfaste.

Sur tous les continents, les agriculteurs ont attaqué la forêt, l’ont détruite pour labourer les terrains conquis. En montagne, la destruction des forêts a engendré des catastrophes bien connues. En plaine, la charrue a ameubli le sol et le nouveau tapis végétal, constitué par les plantes cultivées, se montre souvent insuffisant pour empêcher les eaux de ruissellement et le vent d’exercer leur action. […]

En dehors de l’action directe exercée par les cultivateurs et les pasteurs, il faut encore tenir compte de celle des troupeaux d’animaux domestiques. Le bétail est parfois trop nombreux sur des prairies insuffisantes en superficie et en qualité. Le bétail ronge l’herbe à ras de terre et met le sol à nu, l’exposant aux méfaits de l’érosion. Il facilite encore cette dégradation par son piétinement. […]

Le mal qui est fait est sans remède, mais sous peine de mort par famines répétées il faut, de toute urgence, arrêter l’extension du fléau.

L’application des remèdes n’est pas toujours facile du fait qu’elle entraîne des atteintes à la liberté individuelle. 

Le premier obstacle est constitué par l’ignorance et l’incompréhension.

Il est très difficile de faire admettre à des cultivateurs de race blanche que leurs méthodes sont mauvaises et qu’ils ont dévasté une partie des États-Unis d’Amérique et de l’Afrique. La réduction du cheptel en surnombre est très difficile en Afrique, où le bétail constitue la richesse des Noirs qui ne veulent pas l’échanger contre des billets de banque. Les nomades ne respectent pas les restrictions à la circulation des troupeaux de moutons et de chèvres. Il faudrait doubler les services scientifiques de services de propagande.

L’érosion du sol est un danger mondial susceptible de mettre en péril l’alimentation de l’humanité. Il faudrait un office international de protection de la nature n’ayant pas pour but limité la conservation de quelques périmètres intéressants au point de vue scientifique ou touristique, mais la conservation effective de tout le sol du globe terrestre dont l’homme a un besoin absolu et qu’il dégrade sans souci des générations à venir. »

Question :


Qu’est-ce que l’érosion des sols et pourquoi constitue-t-elle une menace majeure pour l’avenir de l’humanité ? Quelles responsabilités et solutions l’homme peut-il envisager face à ce défi ?

Dans cet article, Raymond Furon prône l’établissement d’un « office international de protection de la nature. » Celui-ci voit le jour quelques mois plus tard, le 5 octobre 1948, sous le nom de l’Union internationale pour la protection de la nature (UIPN).

Le rôle de l’UIPN

L’UIPN (renommé UICN en 1956, pour Union internationale pour la conservation de la nature) est créée lors du congrès de Fontainebleau. Le choix de ce lieu est un hommage aux peintres de l’école de Barbizon. Le siècle précédent, des artistes comme Théodore Rousseau ou Jean-François Millet se sont installés à Barbizon, une commune proche de la forêt de Fontainebleau. Ils ont peint cette forêt, mais ils ont aussi contribué à sa protection au milieu du XIXe siècle. En 1948, la volonté de protéger les espaces naturels n’est donc pas totalement nouvelle. D’ailleurs, l’UIPN prend la suite d’une organisation fondée en 1928 : l’Office international de documentation et de corrélation pour la protection de la nature.

L’UIPN est financée par l’Unesco (l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), dont le premier président est le biologiste britannique Julian Huxley. Savant reconnu et militant environnementaliste de longue date, ce dernier a activement participé à la création de l’UIPN. En partie sous son influence, le texte fondateur de cette institution définit la protection de la nature en ces termes : « la sauvegarde de l’ensemble du monde vivant, milieu naturel de l’homme. »

La suite du texte précise : « Cet ensemble renferme les ressources naturelles renouvelables de la terre, facteur primordial de toute civilisation. Les beautés naturelles constituent, en outre, l’une des meilleures sources d’inspiration de la vie spirituelle contemporaine. Le grand essor de la civilisation actuelle est dû à la découverte et à la mise en œuvre de moyens de plus en plus puissants d’exploiter ces ressources naturelles. Dans ces conditions, la protection du sol, des eaux, de la couverture végétale, de la faune et d’éléments naturels encore intacts présente une importance capitale des points de vue économique, social, éducatif et culturel. »

L’action de l’UIPN semble prometteuse, car cette déclaration a été adoptée par les représentants de 19 gouvernements, 7 organisations internationales et 107 organisations nationales issues de 20 pays. En août 1949, elle prend notamment part à la Conférence technique internationale pour la protection de la nature, qui a lieu à Lake Success, aux États-Unis. La question de la surexploitation des ressources et de l’érosion des sols est au cœur des discussions, comme le rapporte le journal catholique La Croix, le 30 août 1949.

Doc 2. Extrait de La Croix, 30 août 1949

« L’objet immédiat de la conférence des Nations Unies, est de rassembler les différentes données et de coordonner les techniques qui peuvent être mises en œuvre dans les différents pays. Des centaines de savants et d’écrivains participent à cette conférence qui est la première de son espèce.

Les délégués, qui représentent la science et non leurs gouvernements, n’ont pas pour tâche d’élaborer un programme de politique générale. Des groupes d’experts s’attaqueront aux différents problèmes à l’ordre du jour.

Dans sa déclaration au Congrès des États-Unis, le président Truman avait parlé « d’un programme, à la fois original et hardi, qui permettrait aux pays insuffisamment développés de bénéficier des derniers perfectionnements de la science et de l’industrie qu’ils ignorent encore ». La conférence organisée par les Nations Unies est un premier pas accompli dans cette voie. Ses buts sont définis dans cette citation tirée de l’ordre du jour provisoire : « La conservation et l’utilisation rationnelle des ressources sont, pour toutes les nations, des problèmes d’un intérêt immédiat. Aucun pays, si favorisé soit-il, n’a encore exploité au maximum les immenses possibilités que présente pour l’amélioration du niveau de vie l’utilisation scientifique des ressources. Il existe déjà des méthodes et des techniques, d’autres sont en voie d’élaboration… »

L’U.N.E.S.C.O. considère la pénurie et le gaspillage des ressources naturelles comme l’un des facteurs qui conduisent à la guerre : la tâche d’enseigner des méthodes et des techniques d’utilisation et de conservation incombe aux spécialistes de l’éducation de base et aux bons vulgarisateurs scientifiques.

La science fournit la clé de tous ces problèmes. Un ouvrage publié en Angleterre peu avant la guerre explique comment une utilisation plus rationnelle des ressources peut accroître leur rendement ; comment ces anciennes ressources peuvent servir à en créer de nouvelles, comment certains produits peuvent se substituer à d’autres. C’est aux savants qu’incombe la tâche de rechercher les produits de remplacement.

Ces constatations permettraient de répartir les ressources d’une manière plus équitable à travers le monde. »

Question :


Quels sont les objectifs de la Conférence technique internationale pour la protection de la nature ?

Pour le rédacteur de La Croix, l’éducation du plus grand nombre apparaît comme une des solutions clés aux problèmes écologiques. Il souligne à cet égard l’importance des « bons vulgarisateurs scientifiques », capables de sensibiliser les populations aux enjeux environnementaux. Cette perspective éducative est promue par l’UIPN, mais aussi par deux scientifiques américains : Henry Fairfield Osborn Jr. et William Vogt. Ces hommes de science ont popularisé les connaissances environnementales, bien que leur discours, teinté de catastrophisme, ait provoqué des controverses.

« La faim du monde » : les alertes de Fairfield Osborn et William Vogt

Fairfield Osborn est un naturaliste et un défenseur de la conservation de l’environnement, président de la New York Zoological Society. Il se fait surtout connaître en publiant, en mars 1948, Our Plundered Planet, traduit en français l’année suivante, sous le titre de La planète au pillage. L’objectif de ce livre est de faire la lumière sur « la destruction accélérée que nous infligeons sans arrêt aux sources mêmes de notre vie. » Une partie substantielle de son analyse porte classiquement sur l’accroissement démographique et l’érosion des sols, mais elle préfigure aussi les débats contemporains sur l’Anthropocène, cette proposition de nouvelle époque géologique façonnée par l’humanité : « Une conception récemment formulée nous donne l’homme comme devenant pour la première fois une force géologique à grande échelle. » Mais pour Fairfield Osborn, cette force est essentiellement destructrice.

Quelques mois après Fairfield Osborn, en août 1948, l’écologue et ornithologue William Vogt publie Road to Survival. La version française, intitulée La faim du monde, paraît en 1950. Des thèmes similaires à ceux de La planète au pillage y sont traités : l’explosion démographique, l’épuisement des ressources, l’érosion des sols et le risque de famines. Vogt est particulièrement pessimiste, car il va jusqu’à envisager l’éclatement de guerres et l’effondrement de la civilisation industrielle.

Ces deux ouvrages sont des best-sellers : vendus à plusieurs millions d’exemplaires, ils sont progressivement traduits dans une dizaine de langues. La planète au pillage a même été salué par de grands esprits, tels Albert Einstein ou Aldous Huxley (frère de Julian Huxley). Cependant, ils ravivent un intense débat sur la démographie et le contrôle des naissances. Les préconisations de Vogt, plus radicales, que celles de Fairfield Osborn, clivent fortement l’opinion. Le 22 avril 1949, l’Humanité publie des extraits du rapport que l’écrivain soviétique Alexandre Fadeïev a adressé au Congrès mondial des partisans de la paix : cet écrit présente Vogt comme un anti-humaniste et « le chantre d’une nouvelle guerre ». À l’inverse, dans le journal Combat du 8 décembre 1950, le médecin Jacques Ménétrier publie une tribune favorable aux thèses exposées dans La faim du monde.

Doc 3. Extrait de L’Humanité, 22 avril 1949

« En 1948, à New-York, est sorti un livre de William Vogt : « La voix du salut ». William Vogt est le directeur de la protection des richesses naturelles de l’Union panaméricaine. […] Dans ses soi-disant recherches sur les destinées de l’humanité, William Vogt procède de l’enseignement de Malthus…

…Mais William Vogt va plus loin que son maître Malthus, en tentant d’appliquer cette théorie antiscientifique à la situation actuelle des pays et des peuples. Dans son chapitre : « Il y a trop 

d’Américains », Vogt part de ce que la population optimale des U.S.A. est égale à 100 millions d’habitants et de cette façon les U.S.A. sont menacés inévitablement d’une baisse du niveau de vie, dans la mesure où le pays est pour ainsi dire « surpeuplé » par un excédent de 45 millions d’hommes. Mais la situation des U.S.A. n’est pas si terrible. De même que les fascistes allemands avaient justifié leur agression par « l’étroitesse de leur espace vital », Vogt explique par le surpeuplement des U.S.A. la tendance de certains cercles à s’emparer des réserves et des territoires d’autres peuples… […]

C’est pourquoi William Vogt préconise la seule issue possible : la diminution de la population en Europe…

… Peut-être existe-t-il un Anglais assez naïf pour s’imaginer que l’arme atomique et le pacte Atlantique existent réellement pour la défense de la culture anglaise et de l’ancien humanisme anglais. Mais la lecture de William Vogt nous convainc que les créateurs de l’arme atomique et du pacte Atlantique sont pleins de mépris à l’égard de la nation anglaise aussi bien qu’à l’égard des autres nations. Selon Vogt, le « nouveau monde » a toujours nourri l’Angleterre et la révolution industrielle en Angleterre n’aurait pu se faire sans l’aide de l’Amérique. Et dans les conclusions actuelles, écrit-il : « Si nous ne voulons pas asseoir 25 millions de Britanniques à notre table, nous verrons de nouveau la marche de la faim dans les rues de Londres » (page 72). » 

Identique est la façon de Vogt de concevoir les relations avec les autres peuples. « La plus terrible tragédie qui puisse actuellement arriver à la Chine, c’est la baisse du taux de mortalité », dit-il… 

…« Les médecins, écrit-il, concentrent tous leurs efforts sur un seul problème : sauver les hommes de la mort… en améliorant l’assistance médicale et les conditions hygiéniques, ils portent la responsabilité du prolongement de la vie de millions de misérables » (page 48). 

Bien sûr, les amis de William Vogt peuvent m’accuser de faire de la « propagande ». Mais je dois dire que des gens prêchant comme lui l’obscurantisme et une nouvelle guerre sont des ennemis de l’humanité et, en premier lieu, du peuple américain qui, lui non plus, comme nous, ne veut pas de guerre, et comme nous, désire non pas la destruction des hommes sur la terre, mais leur bonheur et leur prospérité. »

Doc 4. Extrait de Combat, 26 décembre 1950

« William Vogt, dans La faim du monde, nous offre une analyse pénétrante et claire du monde d’aujourd’hui. Son thème général est celui de la destruction progressive mais sûre de nos ressources essentielles, de notre terre.

Qu’il raconte ses enquêtes américaines ou qu’il cite des faits connus et précis sur toutes les parties du globe, Vogt, dans un style plein d’humour et de verve, montre les liens intimes de la vie et du sol et les graves attentats commis par l’homme vis-à-vis de sa mère nourricière. Son expérience écologique et les documents qu’il rassemble expliquent très précisément le « dust bowl » des plaines américaines, les désastres australiens, les carences brésiliennes ou les hypothèques sibériennes. Les relations entre l’eau, la terre, les plantes, la faune, l’économie humaine y deviennent évidentes comme le sont les conséquences des fautes d’une agriculture, d’une irrigation, d’une sylviculture, d’un élevage ou d’une industrialisation contraires aux lois de la nature et de la vie.

Les perspectives sont sombres, car Vogt décrit, preuves en main, la ruine progressive et inexorable de notre patrimoine vital. Ici, il s’agit d’un sol épuisé ; là, d’une exploitation abusive ; ici encore, d’un bouleversement des cycles naturels ; là enfin, d’une limite déjà atteinte de productivité. Dans presque tous les lieux connus et exploitables il apparaît que nous avons gaspillé nos ressources et que celles-ci ne sont renouvelables qu’à très longue échéance et par une très stricte économie.  […]

La Faim du monde devient inquiétante lorsque Vogt compare l’appauvrissement terrestre avec l’enrichissement démographique. La multiplication incessante de notre espèce coïncide avec l’atteinte de nos ressources matérielles, et ce double phénomène caractérise l’ère industrielle. Il y a là un croisement de courbes qui annonce une catastrophe possible, probable même dans le temps relativement court d’un demi-siècle. […]

L’homme, mécanisé et prolifique, se condamne à la misère, à la faim et à l’autodestruction nécessaire, soit par la famine, soit par la bombe atomique. En fait, le Progrès apparaît à Vogt comme la plus sûre chance de régression humaine, quelles que soient les atténuations apportées par l’utilisation rationnelle des techniques de culture et d’économie.

Il faut reconnaître que M. Vogt propose une excellente méthode d’utilisation, une écologie biologique au sens vrai du mot. […] [I]l voit une solution pratique dans un retour à des moyens adaptés aux besoins et aux nécessités naturelles. Mais ces moyens, si synthétiques soient-ils, s’appliquent essentiellement à la production des sols. On ne voit pas clairement en quoi ils peuvent en même temps influencer la courbe démographique si ce n’est par une économie dirigée, sévère et restrictive. Il s’agit, somme toute, d’une espèce d’eugénisme industriel comprenant les restrictions de naissances, le contrôle de la reproduction et de l’alimentation, voire même les famines organisées. »

Question :


Comment ces deux textes révèlent-ils les tensions entre l’urgence écologique, d’une part, et les implications politiques, sociales et éthiques des solutions proposées par William Vogt d’autre part ?

Conclusion

À la fin des années 1940, l’urgence écologique, largement admise, justifie des actions importantes comme la création l’UIPN et la diffusion des connaissances sur l’état de l’environnement. Ces initiatives semblent encourageantes, mais dans un contexte dominé par les impératifs de la reconstruction et du développement économique, les mesures concrètes restent limitées. Les solutions proposées – le pari du progrès scientifique et technologique, la nécessité de protéger certains espaces ou le contrôle de la démographie – ne remettent pas en cause les systèmes économiques productivistes, qu’ils soient capitaliste ou communiste. Certes, « la faim du monde » prophétisée n’a pas eu lieu, mais la question écologique n’a toujours pas trouvé de véritable réponse.

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