Charles Perrotin sera libéré et finira sa vie en Hongrie.
Quelques mois plus tard, en février 1791, on craint que Louis XVI et sa famille ne fuient Paris. Tandis que lorsqu’on discute de la suspension du droit de sortir du pays pour le roi (« fonctionnaire public par excellence »), c’est vers l’exemple de l’Angleterre que les députés se tournent. Le député Barère, orateur important des premières années de la Révolution et futur rapporteur du Comité de salut public, rappelle ainsi que l’Habeas Corpus a déjà été suspendu à Londres en temps de crise politique.
« L’Angleterre, si jalouse de la liberté individuelle, ne la sacrifie-t-elle pas dans des tems orageux à la liberté politique, en suspendant pour un tems l’exercice de l’acte d’habeas corpus, quoiqu’il soit la sauvegarde et le plus ferme rempart de la liberté civile ?
Quel que contraire que paraisse être aux droits de l’homme le droit de retenir le citoyen, ce droit n’est-il pas, en tems de guerre, une loi dictée souvent par la sagesse et I’humanité comme un gage de la sureté et de la foi publique ?
« J'avoue, dit Montesquieu, que l’usage des peuples les plus libres qui aient jamais été sur la terre, me fait croire qu'il y a des cas où il faut mettre pour un moment un voile sur la liberté comme l’on cacha les statues des dieux. » […]
Ah ! si la liberté ne fut jamais la faculté de mal faire, si elle ne fut jamais le droit de nuire à la patrie, si elle ne fut jamais le droit de fuir les dangers de la patrie, même de les augmenter pour prix de ses immenses bienfaits, vous rendrez un décret qui, après avoir appris à la dynastie les droits que lui donne la nation, lui apprendront aussi les devoirs qu’elle est en droit de lui imposer. »