Le libéral Élie Decazes sera contraint à la démission quelques jours plus tard.
Malgré la demande du duc de Berry, Louvel est guillotiné le 6 juin 1820, satisfait d’avoir interrompu la lignée des Bourbons. Mais ignorant d’un fait décisif : au moment de l’assassinat de son mari, la duchesse de Berry était enceinte de deux mois.
Le 29 septembre 1820, elle accouche d’un garçon, Henri d’Artois, dont l’acte de naissance est proclamé le lendemain dans la Gazette nationale. Cet enfant, qui doit perpétuer la famille des Bourbons, est vite appelé l’« enfant miracle ».
Le Journal des débats politiques et littéraires s’enflamme.
« Voici la troisième fois depuis deux siècles que Dieu, par un miracle de son amour, signale sa glorieuse prédilection pour l'auguste famille qu'il plaça sur le trône de France, permet que la tige sacrée des Bourbons se relève et se ranime alors qu'elle paraissait abattue pour jamais, et fait sortir son salut de sa perte même.
Inconcevable destinée de la plus antique monarchie de l'Europe, elle renaît et se perpétue au moment où elle semblait disparaître ! C'est du sein des tombeaux qu'elle rappelle sa vie et sa force !
HENRI-CHARLES FERDINAND-MARIE-DIEUDONNÉ, DUC DE BORDEAUX, fils de France, est né ce matin à deux heures trente-cinq minutes. »