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Une médaille trouvée dans une malle, un diplôme égaré dans un tiroir ou la fierté familiale d’un aïeul décoré… Il n’en faut parfois pas davantage pour que la question capitale surgisse : à quelle occasion cette médaille a-t-elle été décernée ? La presse ancienne peut alors offrir un éclairage précieux.
Qui dit décoration officielle dit publication officielle ! C’est en effet dans le Bulletin des lois puis dans le Journal officiel que sont enregistrées et communiquées les décisions d’octroi de distinctions militaires. Sous quelle forme ? Avec quel niveau de détail ? Tâchons de répondre à ces questions, exemples à l’appui, en nous focalisant sur les trois médailles les plus éminentes que sont la Légion d’honneur, la Médaille militaire et la croix de guerre.
La Légion d’honneur
Instituée par Bonaparte par la loi du 29 Floréal an X (19 mai 1802), cette médaille vise à décorer les élites militaires et civiles. Environ un million de personnes ont été admises dans l’ordre depuis sa création et chaque commune, chaque famille ou presque, compte dans ses rangs au moins un membre de la Légion d’honneur. Pour retracer le parcours d’un légionnaire, il existe une base de données de référence, bien connue des généalogistes : la base Léonore qui permet de consulter en ligne plus de 380 000 dossiers individuels. Dès lors, pourquoi se tourner vers la presse ancienne et les publications officielles ?
Primo, la base Léonore ne comprend que les dossiers des personnes décédées avant 1977 et ne contenant que des documents datant de plus de 50 ans. Par ailleurs, les dossiers de nombreux légionnaires ont disparu au cours des siècles, notamment à la Restauration et en 1871, lors de l’incendie des archives de l’Ordre. À titre d’exemple, cette liste tirée du Journal officiel du 16 décembre 1949 comporte un certain nombre de chevaliers de la Légion d’honneur absents de la base Léonore car trop « récents » :
Dans cet exemple, les renseignements suivants sont fournis pour chaque légionnaire : nom, prénoms (entre parenthèses), grade, régiment, classe de recrutement, numéro matricule (abrégé « mle »), lieu du recrutement, date d’admission dans l’ordre. Ces informations constituent un point de départ privilégié pour consulter le registre matricule du soldat et en apprendre davantage.
Dans d’autres cas, la mention peut s’avérer encore plus riche, comme dans cet extrait du Journal officiel du 5 février 1919 :
« (Pour prendre rang du 18 octobre 1918)
…
NEULAT (Célestin-Clément), mle 8719, soldat (réserve) à la 3e compagnie de mitrailleuses au 77e régt. d’infanterie : excellent soldat brancardier, volontaire pour les missions périlleuses. Le 9 juin 1918 a fait preuve de beaucoup d’allant et d’intrépidité en transportant des blessés sous un violent bombardement. A été blessé grièvement au cours de sa mission. Enucléation de l’œil droit. Deux citations. »
Secundo, le Journal officiel publie également des listes de candidats, intitulées « tableau de concours pour la Légion d’honneur », lesquelles sont complémentaires puisque tous n’étaient pas admis. En outre, ces tableaux permettent de mieux cerner la démarche d’obtention de cette décoration et sa durée.
Tertio, le Journal officiel publie également les peines disciplinaires infligées à des membres de la Légion d’honneur, y compris leur radiation. L’édition du 16 décembre 1949 nous révèle ainsi que « M. Cazaban (Joseph), chevalier de la Légion d’honneur du 23 décembre 1936, [est] rayé à compter du 21 février 1945 » par arrêtés du grand chancelier, en date du 10 décembre 1949.
Il est à noter que le Journal officiel n’est pas l’unique périodique disponible pour identifier un titulaire de la Légion d’honneur. La presse locale relaie volontiers les admissions dans l’ordre et certains annuaires (administratifs, mondains ou militaires) et avis de décès précisent également pour chaque intéressé, s’il dispose d’une décoration, que ce soit sous la forme d’une abréviation ou d’un dessin.
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La Médaille militaire
Créée par Louis-Napoléon Bonaparte le 22 janvier 1852 (50 ans après l’institution de la Légion d’honneur par son oncle), la Médaille militaire est la plus haute distinction militaire française destinée aux sous-officiers et aux soldats, d’où son surnom de « Légion d’honneur du sous-officier ». Plus d’un million de personnes se sont vu attribuer cette décoration depuis sa création. Or, il n’existe pour cette médaille aucune base de données nominative équivalente à la base Léonore. La presse ancienne n’en est que plus incontournable. A l’instar de la Légion d’honneur, l’attribution de cette décoration est à rechercher en priorité dans le Journal officiel qui publie tant les « tableaux de concours » que les décrets conférant la Médaille militaire. Voici deux cas pratiques au sein de ma famille :
Il faut savoir que nombre de combattants de la Guerre 14-18 ont été décorés à titre posthume. Dans ce cas, les mentions sont particulièrement précieuses puisqu’elles indiquent les actions d’éclat et les circonstances du décès comme l’illustre cet extrait du 1er août 1922 :
Tout comme les titulaires de la Légion d’honneur, les décorés pouvaient être rayés des contrôles de la médaille militaire pour des questions disciplinaires. Le Journal officiel en fait alors état.
La croix de guerre
Instituée le 2 avril 1915, la croix de guerre 1914-1918 vise à récompenser une conduite exceptionnelle au cours de la Première Guerre mondiale et l’octroi d’une citation par le commandement militaire. La croix de guerre 1939-1945 est décernée dans les mêmes circonstances pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour retrouver la concession d’une croix de guerre, il faut se reporter aux sections intitulées « Citations à l’ordre de l’armée » du Journal officiel. Ces mentions sont d’autant plus intéressantes qu’elles sont plus détaillées et concernent davantage de combattants. À titre d’exemple, les citations du Journal officiel du 16 août 1940 ne sont pas avares de précisions :
Ces divers extraits l’illustrent à merveille : les mentions du Journal officiel divulguent de précieux renseignements généalogiques complémentaires aux registres militaires traditionnels et méritent toute notre attention. Mais laissons de côté les exemples et abordons la méthode.
Comment retrouver la trace d’une décoration ?
Comme évoqué précédemment, décorations et citations sont à traquer en priorité dans le Journal officiel. Nous pouvons donc, à l’aide de la recherche avancée de RetroNews (réservée aux abonnés), limiter notre enquête au titre de publication : « Journal officiel de la République française ». Saisissons ensuite les mots-clés : le nom de famille seul si le patronyme est peu fréquent, sinon les nom et prénoms au niveau du champ « Tous ces mots » à « chercher dans le paragraphe ». En effet, même si le prénom est rarement cité dans la presse ancienne, nous avons pu constater au travers des extraits précédents qu’il est systématiquement indiqué dans le Journal officiel sous cette forme : « Nom (prénom 1-prénom 2- etc.) ». Cette précaution est bien évidemment destinée à limiter les homonymies. Si la combinaison nom et prénoms livre un nombre trop élevé de résultats, nous pouvons recourir au champ « Cette expression » en saisissant la chaîne de caractères exacte : « Nom (prénom 1-prénom 2- etc.) ».
Que faire si la décoration de votre aïeul échappe à votre traque dans RetroNews ?
À vous de jouer !
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Passionné de généalogie depuis l’âge de douze ans, Tony Neulat est rédacteur dans La Revue française de généalogie et membre de la European Academy of Genealogy. Il partage, depuis 2009, son expérience et ses conseils à travers ses publications et ses formations. Il est également auteur des guides Gallica et RetroNews : deux eldorados généalogiques, Retrouver ses ancêtres à Malte et Trouver des cousins inconnus ou perdus de vue.
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Dans ce guide pratique, le généalogiste Tony Neulat vous donne les clés pour naviguer efficacement dans Gallica et RetroNews et partir à la découverte de vos ancêtres.