La presse ancienne offre, à travers ses différentes rubriques, une multitude de ressources pour retrouver les références d’un décès. Avis de décès, nécrologies, état civil, carnets, avis de ventes aux enchères, faits divers, etc. constituent autant d’opportunités de déterminer la date et le lieu d’un décès, comme l’illustrent ces quelques exemples.

Les rubriques d’état civil

La presse locale dispose fréquemment d’une rubrique intitulée « état civil » listant les naissances, publications de mariages, mariages et décès survenus dans les jours précédant la parution du journal. Les mentions, bien que succinctes, sont précieuses. Dans le cas d’un décès, elles citent les nom, prénoms, âge et parfois adresse du défunt.

Cette section constitue une véritable aubaine pour les généalogistes, en particulier dans les cas suivants :

• Si la personne recherchée a quitté le « pays » ou était itinérante et que vous ignorez donc son dernier domicile
• Si elle résidait dans une grande ville et que la consultation des registres d’état civil s’avèrerait longue et fastidieuse
• Si les registres d’état civil ne sont pas en ligne car trop récents, notamment pour la période 1920-1951
• Si les registres d’état civil n’ont pas résisté aux affres du temps ou sont inaccessibles (ex : état civil de certains départements du nord et de l’est de la France ou de l’Algérie française)

Il faut néanmoins savoir que cette rubrique n’est pas systématique car si les grandes villes disposent d’un journal local à même de relayer ces nouvelles, les villages ruraux ne sont pas logés à la même enseigne. Hormis quelques exceptions – telles que L’Auvergnat de Paris ou La Dépêche du Berry, qui s’attachent à lister les naissances, mariages et décès survenus par commune –, la recherche d’un décès se révélera donc plus fructueuse pour vos ancêtres citadins.

Les carnets et avis mondains

Au-delà des rubriques « état civil » des journaux locaux, on s’attachera, dans le cas d’une famille notable, à consulter certains titres nationaux tels que L’Echo de Paris, Le Figaro, Paris-Presse, Le Jour, Comoedia, etc. En effet, ces journaux informent des naissances, fiançailles, mariages, nécrologies, avis de messe et remerciements au sein de leur rubrique dédiée aux noms divers et variés : « Le carnet du Figaro », « Carnet du Jour » (L’Echo de Paris), « Mondanités » (Comoedia), « Le monde et la ville » (Paris-presse, L’Intransigeant), « A Paris et Ailleurs » (Le Jour). Ces annonces, plus riches que les simples mentions d’état civil précédemment évoquées, précisent en outre les divers titres, grades, fonctions ou décorations des défunts.

Les nécrologies

Dans la même veine, la section intitulée « nécrologie » annonce, à l’initiative du journaliste, les décès des personnalités locales. Ces brèves sont inestimables car elles offrent une courte biographie de l’intéressé et livrent généralement des renseignements difficiles à glaner par ailleurs, tels que la cause du décès. Nous en avons déjà croisé quelques-unes au cours de nos enquêtes précédentes (celle du prestidigitateur Neulat, du colonel Neulat ou encore de l’abbé Blondeau).

À titre d’exemple, la nécrologie ci-dessous, parue le 8 mars 1885 dans Le Petit Moniteur universel, se révèle beaucoup plus instructive que la simple mention d’état civil présente dans le Journal des débats politiques et littéraires du 11 mars 1885 : « Décès – Inhumations du 7 mars… M. Neulat, 66 ans, rue du Bac, 128 » :

Cet article précise notamment la date des obsèques et le lieu d’inhumation mais surtout, le pseudonyme employé par le défunt lors de ses contributions scientifiques au journal.

Les avis de décès

Contrairement aux nécrologies, les faire-part ou avis de décès étaient publiés à la demande des familles et touchent tous les milieux. Ils invitent les proches à participer à la cérémonie funéraire ou remercient, après coup, les personnes présentes aux obsèques. Ils constituent généralement de véritables instantanés de la composition de la famille et permettent ainsi de reconstituer une généalogie descendante étendue plus ou moins précise, comme l’illustre cet exemple paru dans La Dépêche (Toulouse) du 13 mai 1940 :

En fournissant les noms des familles alliées, ces avis de décès offrent en outre la possibilité de relancer les recherches dans la presse ancienne sur de nouveaux mots-clés.

Les « affiches » et avis divers

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, de nombreux journaux d’« affiches, annonces et avis divers » voient le jour dans les grandes villes (Paris, Strasbourg, Bordeaux, Toulouse, Le Mans, Rouen, Lorient…) et certaines provinces (Maine, Poitou, Dauphiné, Trois-Evêchés…). Ces journaux publient toutes sortes d’annonces (professionnelles, judiciaires, ventes, etc.) et sont précieux pour mieux appréhender la vie de vos ancêtres citadins. En particulier, plusieurs rubriques évoquent leurs décès, soit directement – via les sections « billets d’enterrements », « enterrement » et « extrait des registres de décès » – soit indirectement – via les annonces d’« enchères publiques », de « sceau » ou de « vente de meubles et effets après décès ».

Ces avis de ventes aux enchères après décès, tirés des Affiches de Strasbourg du 2 avril 1870 révèlent ainsi les décès de Nicolas Housset, marié à Julie Rochet et de M. Cazeaux, chanoine honoraire et curé de la paroisse de Saint-Jean à Strasbourg :

De nombreux titres de journaux d’affiches sont ainsi disponibles dans RetroNews : Affiches de Strasbourg ; Affiches, annonces et avis divers de la ville de Strasbourg ; Affiches des Trois-Evêchés ; Affiches du Maine ; Affiches du Mans ; Annonces, affiches et avis divers pour la ville du Mans ; Affiches, annonces et avis divers du Dauphiné ; Feuille d’affiches, annonces et avis divers de l’arrondissement d’Aubusson ; Feuille d’affiches, annonces et avis divers du département de la Corrèze ; Journal des affiches, annonces et avis divers du département de l’Ariège ; Feuille d’affiche, annonces et avis divers de l’arrondissement de Brive ; Petit Journal du Palais Royal. Pour limiter vos recherches à ces journaux, il suffit de saisir le terme « affiches » au sein du champ « Titre de publication » de la recherche avancée.

Une multitude d’autres sources

Si les pistes précédemment citées sont les plus évidentes et les plus susceptibles d’aboutir, on ne saurait cantonner ses recherches à ces seules rubriques. Par exemple, les publications officielles peuvent réserver de belles surprises dans certains cas particuliers :

• Mort au combat
• Décorations posthumes
• Octroi de pension à des veuves de soldats ou fonctionnaires, dont la date de jouissance permet de déduire la date approximative de décès du conjoint

Enfin, la rubrique « faits divers » offre la chance inouïe de découvrir les circonstances d’une mort exceptionnelle : accident, suicide, assassinat, etc. comme nous l’avions évoqué dans une précédente publication.

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Passionné de généalogie depuis l’âge de douze ans, Tony Neulat est rédacteur dans La Revue française de généalogie et membre de la European Academy of Genealogy. Il partage, depuis 2009, son expérience et ses conseils à travers ses publications et ses formations. Il est également auteur des guides Gallica et RetroNews : deux eldorados généalogiques, Retrouver ses ancêtres à Malte et Trouver des cousins inconnus ou perdus de vue.