Aux motivations religieuses et aux contraintes sur les groupes minoritaires, s’ajoutent la présence, et même l’omniprésence, de la question financière. Le propre du secret réside dans l’utilisation cachée de fonds occultes qui lui sont destinés. Tout agent lié à l’espionnage a accès à de tels fonds… Dès lors, entre la motivation officielle et l’appât du gain, les contours sont flous.
Dans quelle mesure les États européens ont-ils profité de l’espionnage ? Les informations collectées ont-elles possédé de réelles utilités ? Ou bien, la soif de renseignements ne répond-elle pas à une curiosité, voire à des obsessions de la part des gouvernants qui, à leur tour, peuvent être bernés par ceux-là mêmes qui pensent tenir les arcanes du destin : les espions.
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Pour en savoir plus :
Bély, Lucien, Espions et ambassadeurs au temps de Louis XIV, Paris, Fayard, 1990
Hugon, Alain, Au service du Roi Catholique : « honorables ambassadeurs » et « divins espions » face à la France. Représentation diplomatique et service secret dans les relations hispano-françaises de 1598 à 1635, Madrid, Bibliothèque de la Casa de Velázquez, 2004
Jütte, Daniel, The Age of Secrecy : Jews, Christians, and the Economy of Secrets, 1400-1800, Yale University Press, 2015
Preto, Paolo, I servizi segreti di Venezia. Spionaggio e controspionaggio ai tempi della Serenissima, Milan, Il Saggiatore, 2016
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Alain Hugon est historien, professeur d’histoire moderne à l’université de Caen-Normandie.