1890 : « Le droit à l'avortement » par Séverine
1890. En pleine période de politique nataliste, la journaliste et militante Séverine prend la plume pour défendre le droit à l'avortement.
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Bien avant la loi Veil de 1975, de nombreux groupes se sont mobilisés, en France, pour le libre droit à la contraception et à l’avortement.
Après une première vague néo-malthusienne au tournant des XIXe et XXe siècles, l’entre-deux-guerres voit rebondir le débat, alors que la loi de 1920, votée dans un contexte d’angoisse nataliste, interdit toute « propagande » en faveur de ces thèmes. L’institutrice communiste Henriette Alquier, le célèbre romancier Victor Margueritte, père de La Garçonne en 1922, et la future résistante Berty Albrecht se sont, chacun et chacune à leur manière, impliqués dans ce combat, livré d’abord au nom des classes laborieuses, premières victimes de la fertilité non contrôlée.
1890. En pleine période de politique nataliste, la journaliste et militante Séverine prend la plume pour défendre le droit à l'avortement.
En 1891, une retentissante affaire d'avortements éclate, tandis que la France s'inquiète d'une crise de dépopulation qui menacerait le pays. 43 femmes comparaissent devant la cour d'Assises au côté de la « femme Thomas » qui les a fait avorter.
La IIIe République a développé un arsenal répressif pour lutter contre l’avortement et la contraception. Ces lois reflètent la difficile émancipation des femmes et la faible influence des mouvements féministes après la Première Guerre mondiale.
A la fin des années vingt, tandis que la France tente d’enrayer l’effondrement démographique provoqué par la Première Guerre, une institutrice féministe plaide pour une maternité « choisie ». Sidéré, le camp conservateur s’indigne et l’affaire continue au tribunal.
Cinq ans après la parution de La Garçonne, le romancier Victor Margueritte publie Ton corps est à toi, plaidoyer sans détour en faveur du droit des femmes à disposer de leur corps. Si le roman provoque une secousse médiatique, on remarque qu’elle est, cette fois-ci, presque unanimement positive.