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Il y a 100 ans, la première coupe de France de football

le par - modifié le 05/08/2020
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Le 7 octobre 1917, en pleine guerre, se jouent les premiers matchs des 32e de finale d'une nouvelle compétition : la coupe de France de football.

 

La coupe Charles Simon

Alors que dans plusieurs pays une compétition nationale est organisée (F.A. Cup en Angleterre depuis 1871, Kronprinzpokal en Allemagne depuis 1909), aucune coupe de France n’est organisée, ce qui est, en partie, dû à la « guerre des associations » que se livrent les quatre grandes fédérations. Henri Delaunay prend conscience de ce manque en assistant à la finale de la Cup anglaise, durant laquelle il est impressionné par la ferveur des supporters et l’engouement causé par une compétition à élimination directe.

C’est pour honorer la mémoire de Charles Simon, fondateur du Comité français interfédéral, tombé au champ d’honneur en 1915, qu’est créée, sur proposition du secrétaire général Henri Delaunay, de Jules Rimet et de Armand Stanislas Pillaudin, la coupe Charles Simon, qui deviendra la Coupe de France, le 15 janvier 1917. La réalisation de la coupe est confiée à l’orfèvre Chabillon, qui confectionne un trophée de 3,2 kilos d’argent fixé sur un socle de marbre blanc des Pyrénées.

Stade rue Olivier-de-Serres ; Cannes contre Olympique lillois, coupe de France ; Agence Rol ; 1920 - source : Gallica-BnF

L'organisation de la première édition

Pour concourir, il suffit pour le club d’être licencié à la fédération, de payer les droits d’inscription et de disposer d’un terrain homologué. Cette coupe est la seule compétition à caractère national et devient le symbole du football français unifié. Cette volonté d’unité est relayée par plusieurs journaux et revues, comme La Vie au grand air et l'Ouest-Eclair, Édition de Rennes qui déplorent l’enchevêtrement de coupes, de championnats et de critériums organisés au sein des quatre fédérations concurrentes. Durant ces années de guerre, la pratique sportive - notamment celle du football - se répand au sein des régiments à l'instar des soldats anglais. Elle persiste également à l'arrière.

Bien qu’ouverte à tous les clubs membres des quatre fédérations, seuls 48 peuvent y participer. La guerre empêche la participation des clubs du quart nord-est, en raison des combats et de l’absence de nombreux joueurs. Certains clubs refusent d’y prendre part, comme le Red-Star, pourtant favori de la compétition. Parmi les clubs compétiteurs, on note la présence de deux équipes anglaises, la British Aviation FC et le London Country SC.

Soldats anglais jouant au football au Havre ; Agence Roll, 1914 - source : Gallica-BnF

L'Olympique de Pantin, premier vainqueur

équipe de l'Olympique de Paris-Pantin ; finale de la coupe de France de football au Parc des Princes ; Agence Roll, 1919 - source : Gallica-BnF

Lors de cette première édition, la finale oppose deux finalistes surprises et se termine, le 5 mai 1918, par la victoire de l’Olympique de Pantin qui l’emporte 3 buts (doublé d’Émile Fiévet, premier buteur de la Coupe de France, Louis Darques) à 0 contre le FC Lyon, au stade de la rue Olivier de Serres à Paris, devant 2000 spectateurs. Le match est arbitré par M. Bataille.



Dès sa première édition, des petites histoires ou des légendes viennent embellir l’histoire de la Coupe de France. Ainsi, durant l’épreuve, l’équipe de l’Olympique de Pantin a été renforcée par des joueurs belges, tandis que celle du F.C. Lyon comptait dans son effectif un gardien de but brésilien, Carlos Mutty. Engagé volontaire dans la Légion étrangère, ce dernier ne joue pas la finale car son régiment participait à une offensive durant laquelle il trouvera la mort.

Charles Simon (1882-1915)

Fervent amateur de football et œuvrant pour le développement du sport au sein des œuvres catholiques, Charles Simon préside la commission de football association et d’athlétisme et participe à l’organisation, en 1904, d’un championnat fédéral de football. Après avoir travaillé avec Pierre de Coubertin au sein de l’USFSA dont il craint l’hégémonie, il crée le Comité Français Interfédéral (CFI). En 1909, il devient l’un des premiers dirigeants sportifs rémunérés. Soldat au 205e régiment d’infanterie, il meurt lors des combats du Labyrinthe (réseau de tranchées et de souterrains le plus élaboré du conflit) à Écurie (Pas-de-Calais) le 15 juin 1915.

M. Simon, Agence Roll, 1913 - source : Gallica-BnF

Bibliographie

 

Paul Dietschy, Histoire du football, Tempus, 2014.


Hubert Beaudet, La Coupe de France, ses vainqueurs, ses surprises, Éditions Sutton, 2005.


Fédération française de football, Cinquantenaire de la coupe de France de football, Éditions Amphora, 1967.