Construit par l’entreprise des frères Perret, il s’affiche comme l’un des premiers bâtiments Art-déco des nouveaux quartiers. Une succursale des Magasins Modernes est ouverte dès 1917 rue des Siaghines à Tanger ; l’enseigne deviendra Monoprix en 1951. L’édifice, dont la façade est publiée en 1922 dans Les Annales coloniales, est également dû à l’architecte Hippolyte Delaporte et s’inscrit dans la même veine Art déco que son immeuble de Casablanca.
En 1920, France-Maroc rachète les Nouvelles Galeries de Rabat et étend son grand magasin de Casablanca. L’annexe est érigée à l’angle des boulevard d’Anfa (aujourd’hui Moulay Hassan I) et rue Chevandier-de-Valdrôme (aujourd’hui Abderrahman Sahraoui). Le bâtiment de deux étages est, à l’instar du bâtiment principal, dessiné par Delaporte et construit par l’entreprise des frères Perret.
Au début des années 1930, les Magasins Modernes du Maroc abritent aussi les Galeries Lafayette dont l’enseigne est alors bien implantée au Maghreb. La série de cartes postales éditée par les Galeries Lafayette en 1931, à l’occasion de l’exposition coloniale à Paris, qui rend compte de ses implantations dans les colonies françaises, fait état de douze magasins au Maroc et quinze répartis entre l’Algérie et la Tunisie.
Aujourd’hui, plusieurs anciens grands magasins sont devenus des institutions culturelles de premier plan. À Alger, les anciennes Galeries de France, renommées Galeries Algériennes après l’indépendance en 1962, et gérées par une société publique jusqu’à la fin des années 1980, abritent aujourd’hui le Musée public national d’art moderne & contemporain (MAMA). L’édifice, classé Monument Historique en 2008, a été entièrement réhabilité par l’architecte algérois Halim Faïdi. À Oran, l’ancien bâtiment réaménagé par les architectes associés Nadir Tazdait et Pascale Langrand, est depuis 2017 le Musée d'art moderne et contemporain (MAMO).
Au Maroc, les Magasins Modernes de Casablanca ont été démolis pour étendre la place des Nations-Unies. Le bâtiment de Tanger qui abrite toujours des commerces a été largement remanié ; un décor oriental en terre cuite recouvre sa façade Art déco.
Seul le Magasin Général de Tunis, demeuré propriété de la société Bortoli frères et Cie jusqu’à l’indépendance en 1956 puis d’une société à capitaux tunisiens ensuite, perdure sous la même enseigne et dans les même locaux jusqu’à aujourd’hui.