SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE CLÉ EN MAIN
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RetroNews et Clionautes se sont associés pour proposer des séquences pédagogiques sur les sujets du programme d'Histoire. L'objectif principal de cette séance est d'étudier comment la troisième république a fait face à la crise boulangiste.
Niveau Première | Thème 3 : La France avant 1914 : un régime politique, un empire colonial | Chapitre 1 : La mise en œuvre du projet républicain, la République face aux crises : la crise boulangiste.
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SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE CLÉ EN MAIN
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Une quinzaine d’années après la perte de l’Alsace et la Lorraine, passées en territoire allemand, et la naissance de la IIIème République, le général Boulanger est nommé ministre de la Guerre (janvier 1886). Ses réformes de l’armée (amélioration de l’ordinaire, de l’organisation, injonction d’incorporer les ecclésiastiques « les curés sac au dos ») lui valent une popularité croissante, confirmée par l’enthousiasme de la foule lors de la revue du 14 juillet 1886. Son attitude offensive face à l’Allemagne flatte une fierté blessée qui alimente la nationalisme (ligue des patriotes de Déroulède). Mais la posture agressive du « Général Revanche » et la ferveur qu’il suscite lui valent d’être écarté du ministère par des politiques avant tout soucieux du fragile équilibre républicain.
Sa popularité perdure malgré son éviction du gouvernement et sa mise à la retraite de l’armée lui permet de se porter candidat aux élections en 1888. Dans une république en proie à l’instabilité ministérielle et décrédibilisée par les affaires (affaire des décorations impliquant le gendre du président Grévy), il s’attire les sympathies d’une « coalition de mécontents » déçus du parlementarisme allant de l’extrême gauche à l’extrême droite; il rassemble dans le « parti national » des radicaux (dont les anciens communards Rochefort et Naquet), des patriotes de droite rêvant de revanche (Déroulède) mais aussi des royalistes et bonapartistes. Le mot d’ordre du parti est « Dissolution, Constituante, Révision ».
Élu à plusieurs reprises dans différents départements lors de législatives partielles durant l’été 1888, il triomphe à Paris le 27 janvier 1889, mais refuse, malgré la pression populaire, de marcher sur l’Elysée. Il fuit finalement en Belgique (avril 1889) retrouver sa maîtresse, et en 1891, se suicide sur la tombe de cette dernière, décédée d’une maladie.
Cette flambée boulangiste, brève, peut être appréhendée au travers une multitude de sources allant des chansons populaires aux images et à une presse qui, désormais libre, se diversifie et se politise.
Document d'accroche : Boulanger assassinant Marianne
En costume militaire, le général Boulanger, la carotte de la révision sur le képi, tient une Marianne pieds et poings liés, par un levier. A sa droite, une affiche évoque des positions politiques de Boulanger et de ses soutiens.
« Citoyen...Croyez en un homme/ qui n'a jamais menti/ Je soutiendrai la république... jusqu'à la mort !!!.../ E. BOULANGER/ Vu et approuvé/ Du Barrail/ Paulus/ Naquet/ De Cassagnac/ De Breteuil »
Cette caricature du Grelot montre l'opposition que ce journal portait au général Boulanger. Ce dernier se disait défenseur de la République et le Grelot le montre assassinant Marianne.
Problématique : Comment la fulgurante ascension de cet officier a-t-elle ébranlé une République parlementaire encore fragile ?
Questions
1/ D’après ce document, le succès du général Boulanger est-il spontané ? (justifiez votre réponse)
2/ Quels sont les différents types de supports qui ont contribué à sa popularité ?
3/ Dans quel contexte particulier s’inscrivent les paroles des chansons reproduites ici ? De quel état d’esprit sont-elles révélatrices ?
4/ A qui est comparé Boulanger dans ces chansons ?
5/ Quel est le point de vue du rédacteur de l’article sur la popularité soudaine de Boulanger ?
Document 1 : la propagande boulangiste vue par le journal de la ville de Saint Quentin, 17 juin 1887
« En une année. M. le général Boulanger est devenu l'homme le plus célèbre de France. Il ne sera point indifférent aux historiens de savoir à l'aide de quels artifices de réclame a été fabriquée cette grande popularité. […]
C’est à partir de la revue du 14 juillet dernier qu’a commencé à fonctionner en grand l’entreprise de popularité. Ce jour-là, la foule avait acclamé le général et son cheval, son fameux cheval noir.[…]
C’est un amoncellement de chansons, portraits, poésies, placards, brochures, etc. Paulus avait donné le branle : tous les « artistes » des cafés-concerts suivirent. […]
Le général Revanche est un chant patriotique en neuf couplets chantés successivement par les jeunes filles, les mères, les morts de 1870, les drapeaux neufs, etc.. Les morts de 1870 s’expriment ainsi :
Seize ans ! Depuis seize ans ô général Revanche,
Vainement du tombeau notre plainte s'épanche.
Sur nos débris sanglants, sur notre front meurtri
Les lauriers des vengeurs n’ont pas encore fleuri
Donne aux morts le repos, aux vivants la victoire!
C’est nous qui te cardons le livre de l'Histoire.
Venge-nous ! venge-nous par le fer ! par le feu !
Vivant, sois un héros ; mort, nous te ferons Dieu !
Quant aux drapeaux neufs, ils adressent au général Revanche cette étrange invocation :
Dans le sang allemand, donne-nous le baptême,
Et délivrant enfin Strasbourg du joug d’airain,
De nouveau pour jamais plante-nous dans le Rhin !
On ne saurait, d’ailleurs, énumérer ici tous les portraits du ministre de la guerre qui ont été colportés à travers la France, le général à pied, le général à cheval arrêté, au pas, au trot, le général jusqu’aux genoux, le général en médaillon. Presque tous sortant des maisons d’imagerie de la rue Saint Jacques. Les petits ont été tirés à 300,000 exemplaires. (…) L’idolâtrie boulangiste a été plus loin. Après le général en sucrerie, le gênerai en pain d’épices, les bouteilles en forme de général, nous avons eu les pipes dont le fourneau reproduit la tête du général ; Il y en a de blanches, il y en a de noires et la fumée s’échappe du képi […]
Mais quand on a énuméré tous ces procédés de réclame, toutes ces inventions (…), toute cette mise en œuvre de « café concert » et de la chromolithographie, les deux faces de l’art démocratique, on n’a point encore tout expliqué. Le reste est l’œuvre mystérieuse de la bêtise universelle. »
Questions
1/ Présentez rapidement les documents 1 et 2
2/ Document 1 : Quels reproches formule le Général Boulanger à l’encontre de la République parlementaire ?
3/ Document 1 : Que réclame-t-il en général et quel changement institutionnel précis souhaite-t-il pour rapprocher le régime du peuple ? Quel homme politique a, par le passé, largement recouru à ce dispositif ?
4/ Document 2 : Comment le programme politique de Boulanger est-il analysé par le journaliste ?
5/ Document 2 : Pourquoi compare-t-il Boulanger à César ou aux Bonaparte ?
Document 1 : discours du Général Boulanger à la chambre des députés le 4 juin 1888
« La France est lasse jusqu'au dégoût de ce régime qui n’est qu'agitation dans le vide, désordre,
corruption, mensonge et stérilité. Il faut le réformer, et on le réformera en modifiant de fond en comble l'assiette du pouvoir. […]L’expérience a démontré que la responsabilité des ministres devant la Chambre équivaut à l’absorption du pouvoir exécutif par le pouvoir législatif, et à l’avilissement du premier. La Chambre doit légiférer, elle ne doit pas gouverner. [...] Dans une démocratie, les institutions doivent se rapprocher autant que possible du gouvernement direct. Il est juste et bon qu’on interroge le peuple par voie directe chaque fois que s’élèveront de graves conflits d’opinions qu’il peut seul résoudre. C’est pourquoi je pense qu’il est indispensable d’introduire dans notre Constitution le référendum. [...] Je crois qu’un gouvernement fondé sur des institutions ainsi renouvelées ouvrirait dans la République une ère de paix et d’ordre, de travail et de crédit, d’harmonie et de réconciliation que le régime parlementaire ne peut même pas essayer de réaliser. »
Document 2 : critique du programme de Boulanger par le journal La Lanterne, le 23 janvier 1889
Longtemps fervent soutien du boulangisme, le journal La Lanterne dénonce la stratégie électorale du général : se faire élire à des législatives partielles dans différents départements puis démissionner, ce afin de mesurer sa popularité, avant de se présenter à Paris. Ce revirement de la Lanterne, journal populaire et volontiers humoristique, est une perte pour l’ambitieux Boulanger.
« Alors, c'est donc quelque chose d'extraordinaire que vous attendez de lui, et, en effet, il vous promet quelque chose d'extraordinaire, en caractérisant sa politique, comme « un duel entre lui et le Parlement ». Il vous demande l'appui de vos voix pour enfoncer les portes de la Chambre des députés, culbuter le Sénat dans le bassin du Luxembourg, entrer à l'Elysée, jeter à terre, violemment, toutes nos institutions, bonnes ou mauvaises, afin qu'ensuite, debout sur les ruines, il ne reste que lui, le César, le sauveur, l'homme providentiel, le continuateur des Bonapartes ! »
Questions
1/ Document 1 et 2 : Quels sont les indices d’un contexte de crise économique, sociale et politique ?
2/ Document 1 et 2 : Que nous apprennent ces documents sur les destinataires de la propagande boulangiste mais aussi les partisans du Général ?
3/ Document 2 : Contre quoi Boulanger mène-t-il l’assaut ?
4/ Document 2 : A quel événement fondateur est-il ici fait allusion ? Pourquoi ? Relevez d’autres symboles importants.
5/ Document 1 et 2 : Comment Boulanger exploite-t-il le contexte de crise pour gagner en popularité ?
Document 1 : tract du général Boulanger, avril 1888
« Les trembleurs hypocrites qui nous oppriment depuis trop longtemps, s'évertuent à prétendre que le général Boulanger n'a pas de programme, qu'on ignore ce qu'il veut, ce qu'il pense, ce qu'il peut.
A ceux-là nous allons répondre Vous voulez savoir ce qu'est Boulanger ?
Boulanger, c'est le TRAVAIL! Boulanger, c'est la LIBERTÉ! Boulanger, c’est L’HONNETETE ! Boulanger. c'est le DROIT! Boulanger, c'est le PEUPLE! Boulanger, c'est la PAIX!
Travailleurs, que vous manque-t-il ? Du travail et du pain ! […] Place à celui qui relèvera le travail national ! Place au général qui, nous donnant la force, nous donnera la sécurité, sans laquelle il n’y a pas d’entreprise possible ! Place au Réformateur qui, protégeant l’industrie, le commerce et l’agriculture, vous donnera la possibilité de nourrir vos enfants, de les élever et d’en faire de bons et solides ouvriers ! Boulanger vous défendra contre la concurrence étrangère. Boulanger, dont les mains sont pures de tout trafic honteux, ne s’inspirera que de vos intérêts. C’est parce qu’il est honnête par-dessous tout que ceux qui vous vendent depuis si longtemps ont essayé de l’abattre […]Vous tous, ouvriers écrasés par les conséquences désastreuses d’une politique néfaste qui réduit le travail national !
Vous tous, paysans, qui voulez garder le champ de vos pères et ne pas manger d’un pain honteusement conservé !
Vous, bourgeois et patrons, atteints dans vos intérêts par le chaos au fond duquel grouille le parlementarisme discrédité !
Vous aussi, élite intellectuelle de la nation, humiliée par la fortune insolente des médiocrités sans pudeur !
Soutenez le général Boulanger. »
Document 2 : Une du journal boulangiste La Bombe, 14 juillet 1889
En vous appuyant sur votre travail, vous répondrez à cette question : « De quelle manière et dans quelle mesure la crise boulangiste a-t-elle ébranlé la Troisième République ? »
Pour aller plus loin
Le suicide du général Boulanger fait la Une de tous les journaux français en octobre 1891. Si Le Gaulois (journal de droite) parle de l’ « éclat factice d’une idole éphémère », le journaliste Rochefort dans L’Intransigeant s’exprime en ces termes « cet homme aura sa légende et entrera dans l’Histoire »
Au regard de ces affirmations, comparez le boulangisme à d’autres flambées populistes du XXème siècle.
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