L'insurrection manquée de Louis-Napoléon Bonaparte à Strasbourg
Baden, 1836 : Le prince Louis-Napoléon Bonaparte et le colonel Vaudrey préparent une tentative de soulèvement militaire.
Un apprenti comploteur
Depuis la mort de son cousin, le duc de Reichstadt, en 1832, Charles-Louis-Napoléon est le prétendant légitime au trône impérial. Rêvant de gloire et de grandeur, il s’imagine agir comme son oncle durant les Cent-Jours, ralliant à lui le peuple français. Le projet de conspiration prend forme autour d’une table de café, lors de discussions avec des officiers français. Proposant une alliance entre la démocratie et l’autorité, le prince impérial envisage de prendre Strasbourg. À l’annonce de cet événement, plusieurs villes devraient se rallier, facilitant la marche glorieuse sur Paris. Manquant d’expérience militaire, le prétendant sait qu’il a besoin d’un véritable chef de guerre, qui devrait être le colonel Vaudrey.
Une conspiration qui tourne au fiasco
La fin de l'aventure bonapartiste ?
En informant le ministre de la Guerre des événements venant de se dérouler à Strasbourg, le général Voirol provoque une panique au Palais-Royal en raison d’une coupure dans la transmission télégraphique mais le danger est passé. Aussitôt connue, cette aventure est condamnée par la presse et par l’opinion publique.
Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1873)
Fils de Louis Bonaparte et d’Hortense de Beauharnais, il mène une jeunesse aventurière dans les années 1830. Il tente deux coups d’États contre la monarchie de Juillet à Strasbourg en 1836 et à Boulogne en 1840. Emprisonné au fort de Ham, son évasion en 1846 lui vaut le sobriquet de Badinguet. Elu aux élections législatives de 1848, il devient président de la République la même année. Il met fin à la IIe République par un coup d’État militaire le 2 décembre 1851 et instaure le Second Empire qui perdure jusqu’à la défaite de Sedan (1870).