SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE CLÉ EN MAIN
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RetroNews et Clionautes se sont associés pour proposer des séquences pédagogiques sur les sujets du programme d'Histoire. L'objectif de cette séance est de montrer comment les traités de paix, au sortir de la guerre de 1914-1918, ont contribué à construire un nouvel ordre entre les démocraties.
Niveau Première | Parcours Général | Thème 4 - La première guerre mondiale : le « suicide de l’Europe » et la fin des empires européens | Chapitre 3 - Sortir de la guerre : la tentative de construction d’un ordre des nations démocratiques
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Questions
1/ Pour quelle raison essentielle l’Allemagne signe-t-elle les conditions de la paix ?
2/ Comment cette acceptation est-elle comprise par la rédaction du journal ?
3/ Sur quel point particulier la réponse de la délégation allemande insiste-t-elle ?
Document d'accroche : « Les Allemands se soumettent et signeront », La République française, 24 juin 1919
« L’Allemagne abuse du droit qu’a tout condamné de maudire ses juges, et elle ne se contente pas de 24 heures. Laissons là à ses pleurs et à ses grincements de dents. Laissons là protester tout à son aise contre la violence qui lui est faite. Nous savons qu’elle ne cède ni pour l’amour de la paix, ni par la conviction de sa culpabilité, c’est parce que le président du conseil Bauer en a fait l’aveu devant l’Assemblée nationale, sa force de résistance est brisée.
L’Allemagne vaincue, le reconnaît publiquement et elle va signer. C’est tout ce qu’on lui demande. Les alliés n’ont pas la naïveté d’avoir la moindre foi dans sa bonne volonté. Ils savent que lendemain de la signature l’ère des difficultés va commencer.
Lettre d’acceptation
Versailles, le 23 juin 1919.
Monsieur le président, le ministre des affaires étrangères m’a chargé de communiquer à votre excellence ce qui suit : « Il est apparu au gouvernement de la république allemande, consternée par la dernière communication des gouvernements alliés et associés, que ceux-ci sont décidés à arracher à l’Allemagne par la forme l’acceptation des conditions de paix, même de celles qui, sans présenter une signification matérielle poursuivent le but de ravir au peuple allemand son honneur. Ce n’est pas un acte de violence qui peut atteindre l’honneur du peuple allemand. Le peuple allemand, après les souffrances effroyables de ces dernières années, n’a aucun moyen de le défendre par une action extérieure. C’est dans la force supérieure et sans renoncer pour cela à sa manière de concevoir l’injustice inouïe des conditions de paix, le gouvernement de la république allemande déclare donc qu’il est prêt à accepter et à signer les conditions de paix imposées par les gouvernements alliés et associés. »
Questions
1/ Citer les nouveaux états qui apparaissent sur le document 2.
2/ Quels sont les états dont le territoire s’est agrandi ?
3/ Quels sont les états dont le territoire a été amputé ?
Document 2 : L’Europe en guerre, les Alliés, nouveau jeu de guerre
Document 3 : L’Europe en 1924
Questions
1/ Pourquoi l’État yougoslave souhaite-t-il exercer son autorité sur la ville de Fiume ?
2/ Comment se manifeste la rivalité entre italien et yougoslaves ?
3/ Pourquoi les Italiens de la ville de Fiume soutiennent-ils le coup de force de Gabriele d’Annunzio ?
4/ Comment se termine cette occupation de la ville par les nationalistes italiens ?
5/ Comment le conflit finit-il par s’achever ?
Document 4 : Le différent des Italiens et des Yougoslaves
Document 5 : La ville assiégée - une nouvelle guerre ?
« Ces lignes sont écrites aux avant-postes. Non des avant-postes pour rire, truqué comme une guérilla de cinéma, mais une vraie ligne de feu, avec nids de mitrailleuses, avec blockhaus, tranchées, barbelés.
Il y a là 20 000 hommes de toutes troupes : fantassins, grenadiers, mitrailleurs, pionniers, carabiniers. Au fond des vallons et à flanc de ravin toute une artillerie de campagne attend avec ses caissons, ses mules attelées, ses télémètres.
Des canons, en général, des états-majors : patrouilles, mots de passe, relèves ! Qu’est-ce à dire ? La guerre recommence donc ?
La guerre menace en Italie. Elle couvre aux frontières dalmates. Un peuple sous les armes suspend sa démobilisation. »
Document 6 : un litige frontalier
Document 7 : La reprise en main par l’armée italienne
« On assure que le général Caviglia est entré à Fiume après avoir tout d’abord procédé à l’occupation du port. Selon un bruit, il y aurait quelques morts et blessés de part et d’autre. On ne signale aucune défection parmi les troupes régulières. Le général avait reçu du président du conseil un mandat impératif pour en finir coûte que coûte.
Il y aurait 400 tués
Le nombre de soldats réguliers tués à l’assaut de Fiume atteindrait 400. Les blessés sont si nombreux qu’ils ont dû être évacués par wagon. Les civils et les femmes ont participé en première ligne à la défense de la ville. »
Document 8 : Un traité signé en 1924 - source : Digithèque MJP
« Traité entre l'ltalie et le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes ( Yougoslavie), Rome, 27 janvier 1924
Article premier.
Le Gouvernement italien reconnaît la pleine et entière souveraineté du royaume des Serbes, Croates, Slovènes sur le Port Baros et sur le Delta, qui seront évacués et livrés aux autorités compétentes du royaume des Serbes, Croates et Slovènes dans le délai de deux jours après l'échange des ratifications du présent accord.
Article 2.
Le Gouvernement des Serbes, Croates et Slovènes reconnaît la pleine et entière souveraineté de l'Italie sur la ville et sur le Port de Fiume avec le territoire qui lui est attribué d'après la ligne frontière indiquée. »
La création de l’État Yougoslave prive les Italiens des territoires qu’ils convoitaient sur la cote Est de la mer Adriatique. La ville de Fiume que le nouvel État yougoslave appelle Rijeka cristallise les tensions en pleine conférence de la Paix de janvier à juin 1919. Alors que la conférence avait prévu pour la ville un statut international, le poète italien Gabriele d’Annunzio lève une armée de volontaires, d’anciens combattants, pour imposer son autorité sur la ville en septembre 1919.
Document 9 : La défaite de l’empire ottoman
« La Turquie ayant pris position en 1914, contre l’entente, il apparut que son sort devait être aussi réglé : c’est-à-dire qu’elle avait mérité d’être rayée de la carte. 2115 1917, des traités secrets furent conclus entre les puissances alliées qu’il a divisées en zone d’influence : il y avait des zones françaises, anglaise, russe, italienne. (…)
Lorsque la conférence eut à statuer elle se heurte à des difficultés. Les revendications arabes soutenues par Londres s’affirmaient plus larges qu’on avait cru. Les Arméniens prétendent ériger un état qui irait de la mer noire à la Méditerranée. Les Kurdes proclament leur désir de liberté. Pendant ce temps des actes s’accomplissaient, car les Grecs débarquaient à Smyrne les Italiens occupaient Adalia et son arrière-pays. »
Document 10 : le traité de Sèvres
« Il n’y a plus d’empire ottoman, il n’y a plus qu’une Turquie. Convenons que la disparition de cet empire inspirera aux démocraties d’Occident moins de regrets encore, s’il est possible, que celui d’Allemagne ou d’Autriche-Hongrie. L’immanente justice balaie tout ou tard de la scène de l’histoire les gouvernements de force qui font de l’épée le principal instrument du gouvernement des hommes.
Nous n’avons pas laissé, d’ailleurs, de signaler les clauses iniques qu’il contient, le dépeçage injustifié de province proprement turque, les exceptions humiliantes qui réduisent la Turquie à naître parmi les nations souveraines qu’une sorte d’état de seconde classe. »
Document 11 : L’Empire Ottoman avant la Guerre
Document 12 : La Turquie après première guerre mondiale
Questions
1/ En revenant sur les réponses aux questions précédentes, vous montrerez la perception du traité de Versailles dans le camp des vainqueurs et dans celui des vaincus.
2/ Placer les numéros des documents dans chacune des colonnes.
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