Waterloo et le nouvel ordre européen

Document d’accroche : L’abdication de Napoléon et le retour de la monarchie en France, 8 avril 1814

« L’empereur Napoléon a abdiqué le trône impérial, et il se retire à l’île d’Elbe (…). Le sénat a adopté une constitution qui garantit la liberté civile, et assure les droits du monarque. Louis-Stanislas-Xavier, frère de Louis XVI, est appelé au trône par le vœu de la nation française, et l’armée a manifesté le même sentiment. L’avènement de Louis XVIII est la garantie de la paix. Enfin après tant de campagnes glorieuses, tant de fatigues et de blessures honorables, vous allez jouir de quelques repos. Louis XVIII est français ; il ne sera pas étranger à la gloire dont les armées se sont couvertes (…). Soldats (…) Jurons donc obéissance et fidélité à Louis XVIII, et arborons la cocarde blanche, en signe d’adhésion à un événement qui arrête l’effusion de sang (…). Au quartier-général à Rouen le 8 avril 1814. Le maréchal Jourdan »

Document 1 : Carte de la bataille

Document 2 : Le récit de la bataille fait par Drout, lieutenant-général et commandant la Garde impériale à Waterloo

« Le maréchal me dit, pendant la bataille, qu’il allait faire un grand effort sur le centre de l’ennemi pendant que sa cavalerie masserait les pièces qui paraissaient n’être pas beaucoup soutenues. Il me dit plusieurs fois, lorsque je lui portai des ordres pendant la bataille, que nous allions remporter une grande victoire. Cependant le corps prussien, qui s’étaient joint à la gauche des Anglais, se mit en potence sur notre flanc droit, et commença à l’attaquer vers cinq heures et demie du soir (…). Vers sept heures on aperçut dans le lointain vers notre droite, un feu d’artillerie, et de mousqueterie. On ne douta pas que le maréchal Grouchy n’eût suivi le mouvement des Prussiens, et ne vint prendre part à la victoire. Des cris de joie se font entendre sur toute notre ligne. Les troupes fatiguées par huit heures de combat reprennent vigueur, et font de nouveaux efforts. L’empereur regarde cet instant comme décisif., il porte en avant toute sa garde, ordonne à quatre batillons de passer près le village de Mont-Saint-Jean, de se porter sur les positions ennemies, et d’enlever à la baïonnette tout ce qui résisterait (…). Les quatre bataillons en arrivant sur le plateau sont accueillis par le feu le plus terrible de mousqueterie et de mitraille. Le grand nombre de blessés qui s’en détache, fait croire que la garde est en déroute ; une terreur panique se communique aux corps voisins qui prennent fuite avec précipitation. La cavalerie ennemie qui s’aperçoit de ce désordre, est lâchée dans la plaine ; elle est contenue pendant quelque temps par les douze bataillons de Vieille Garde qui n’avaient point encore donné, et qui, entraînés eux-mêmes par ce mouvement inexplicable, suivent, mais en ordre, la marche des fuyards. »

Document 3 : Le général Cambronne à Waterloo : la naissance d’un mythe