Outre cette Internationale, la ville de Vienne représente désormais un espoir pour nombre de socialistes français. Depuis mai 1919 Vienne est en effet devenue « Vienne la rouge » (dirigée par une majorité sociale-démocrate) avec une ambitieuse politique sociale, unique en Europe entre-deux-guerres. Pour certains Autrichiens, Vienne réalise enfin dans les années 1920 les espoirs de la Commune de Paris de 1871. Cette fois, le pouvoir s’inscrit dans la durée, validé démocratiquement, tout en réalisant les promesses de la Commune.
Un des plus célèbres théoriciens socialiste du monde germanophone, Karl Kautsky (qui fournit régulièrement des articles au Populaire), célèbre ainsi dans l’Arbeiter-Zeitung, le quotidien du parti autrichien, « Les Communes de Paris et Vienne » le 24 avril 1927, alors que le parti vient de nouveau de remporter les élections municipales. Un mois plus tôt, les Autrichiens célébraient la Commune de Paris, comme le rappelle Kautsky :
« Nous avons fêté le 18 mars, ce premier gouvernement des travailleurs dans le monde. »
L’inspiration de 1871 est longuement revendiquée. Côté français, le 27 avril, Le Populaire s’enthousiasme en Une pour « La Victoire du Socialisme en Autriche » :
« Quelle déconvenue ! Quelle tristesse ! Notre presse réactionnaire avait bien promis à ses lecteurs que, à Vienne même, la ‘ville rouge’, le péril révolutionnaire reculerait, comme dans le reste de l’Europe centrale.
Les résultats des élections autrichiennes sont tels qu’il faut renoncer à de si chères illusions. Le socialisme est plus fort que le fascisme ; il survivra à toutes les entreprises qui menacent son développement, et c’est la grande leçon qui nous vient d’Autriche. »