Gounod, dans Faust, a donné la vraie formule. Il l’a depuis lors perdue lui-même.
Si M. Bizet veut, il la retrouvera. Carmen montre qu'il est sur la trace.
La partition très touffue qu'il a écrite sur le livret de Meilhac et Halévy a de réels mérites. Elle se tient dans des sphères hautes, sans se faire inaccessible et prétentieuse comme...
Mais ne parlons plus du passé.
Elle a d’ailleurs trouvé des interprètes à souhait. Mme Galli-Marié, c’est Carmen, l'héroïne de Mérimée, accommodée par les deux auteurs de la Boule.
Elle a une originalité sincère, une âpreté personnelle qui lui fait une place à part, cette Galli-Marié, qui est plus encore comédienne que chanteuse.
Elle devait composer ce type très adapté à son tempérament avec un relief saisissant.
Ce qui est arrivé.
Carmen restera conte une de ses meilleures créations, à côté du page de Lara, de frissonnante mémoire.
M. Chapuy a soupiré avec un sentiment exquis, une prière qui a soulevé de longs bravos.
Bouhy a enlevé avec une crânerie pleine de virtuosité les couplets du Toréador.
Je voudrais comprendre M. Lhérie dans la distribution des compliments. Mais, sauf un passage du 3e acte, il m'a paru se tenir dans une gamme de médiocrité qui n'a pas compromis le succès, mais qui n’y a rien ajouté.