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Questions
Document 1 : L'Humanité, 17 octobre 1936
Un télégramme de Staline au parti communiste espagnol
Les travailleurs de l'URRS ne font qu'accomplir leur devoir, en apportant toute assistance possible. Les masses révolutionnaires se rendent compte que la libération de l'Espagne de l'oppression des réactionnaires fascistes n'est une affaire privée des espagnols, mais la cause commune de toute l'humanité avancée et progressive. Salutations fraternelles.
J. Staline
Document 2 : l'envoyé spécial du Petit Journal , Jacques Klein, relate l'arrivée de 200 réfugiés du Pays basque à la Rochelle, Le Petit Journal, 8 mai 1937, page 5.
[...] Les passagers adultes se trouvent aussi les témoins et les victimes du plus terrible drame qui se soit joué depuis le début de la guerre civile : la destruction de Guernica.
Trois jeunes filles et leur mère nous peignent leur terreur pendant le bombardement qui a duré trois heures, l'écroulement et l'incendie de leur maison et, enfin, leur fuite éperdue sur la route de Bilbao, tandis que les avions allemands tiraient sur elles à la mitrailleuse.
D'autres fugitifs confirment leur récit, mais le témoignage le plus important que nous recueillons est celui d un Cubain, M. Martin Arrisbaya, rédacteur au journal El Baïs.
— Je me trouvais en Espagne quand la révolte a éclaté, nous déclare-t-il. J'ai été bloqué à Guernica. Le 26 avril, à neuf heures du matin, Je suis sorti de la ville, car on annonçait une offensive de Franco. J'étais accompagné d'un ami, M. Arrieta, un pharmacien de Guernica. Vers quatre heures da l'après-midi, voyant que les rebelles n'avançaient point, nous sommes rentrés en ville. A cinq heures, nous passions dans le quartier Barrio de Benteria, lorsqu'un avion allemand est passé sur nos têtes et a lancé neuf bombes sur le pont de Renteria. Il n'est d'ailleurs pas arrivé à le détruire, et aussitôt après, la foule est accourue pour voir les dégâts qu'avaient causé les projectiles. C'était jour de marché, et les paysans étaient particulièrement nombreux. A ce moment, une vingtaine d'avions sont apparus à leur tour dans le ciel. Les habitants de Guernica, qui étaient un peu aguerris, se sont couchés par terre, mais les paysans se sont enfuis sur la route, où ils ont été pour suivis par les avions qui les mitraillaient en volant très bas.
— Cela dura combien de temps ?
— Jusqu'à huit heures du soir environ, je crois. Il arrivait sans cesse de nouveaux avions, à moins que ce ne soient les mêmes qui repartaient et qui revenaient. Il y a eu des scènes atroces : tout le monde avait fini par perdre la tête, et fuyait à travers la campagne. Mais là on était à découvert et pourchassé par les mitrailleurs aériens.
— Y avait-il des troupes républicaines à Guernica ?
— Absolument pas ; le front était à vingt-deux kilomètres. [...]
NB dans le document 4 : “Les autorités espagnoles” désignent ici le gouvernement rebelle du général Franco.
Mille bombes incendiaires lancées par les avions de Hitler et de Mussolini réduisent en cendres la ville de GuernicaAucun hasard dans l'atroce extermination, par les fascistes, de la population non-combattante. Marchés fréquentés, églises pleines, quartiers peuplés, voilà les objectifs préférés des meurtriers. Ci-dessus, quelques femmes des mères sans doute abattues au cours d'un bombardement.
En même temps, à la faveur du contrôle, Valence est canonnée.
Jusqu'à quand tolérera-t-on les exploits effroyables du fascisme international ?
Plus que jamais, unité d'action internationale contre les fauteurs d'agression !
le dissimulons pas; depuis trois jours, la' situation sur les fronts espagnols revêt un caractère d'extraordinaire gravité. Bloqués sur le front de Madrid, rebelles et interventionnistes déploient dans le pays basque un effort désespéré. L'intervention active des avions allemands et italiens leur a assuré, avant-hier, la possession de Durango et d'Eibar. Sans doute, la résistance républicaine force-t-elle l'admiration par son courage et son héroïsme. Mais n'oublions pas les conditions dans lesquelles elles se poursuit, les républicains se battent contre l'armée du Duce et contre l'armée du Führer, auxquelles s'ajoutent des Somalis et des Maures.
Hier, eut lieu le bombardement de Guernica par l'aviation allemande. Il s'agit du plus terrible bombardement de la guerre. Guernica est l'ancienne capitale cb la Biscaye. Elle a été complètement détruite. 10.000 habitants, hommes et femmes, y vivaient encore. Le nombre de ceux qui périrent dans l'incendie est incalculable de l'aveu même des agences de presse. Les avions allemands et italiens volaient à une faible hauteur. Ils bombardèrent la population pendant plusieurs heures dans la ville et autour. Cette population était exclusivement civile. Guernica n'est pas un centre stratégique, aucun soldat n'y séjournant l Mais il y avait des hôpitaux et des blessés ont été brûlés vifs. Les fascistes ont battu hier tous leurs records Leur record de Badajoz, leur record de Malaga.
Grâces en soient rendues aux démocraties pusillanimes ! La politique de la non-intervention telle que l'ont pratiquée la France et la Grande-Bretagne, voilà la grande coupable des horreurs de Guernica.Cariel Peri
Document 4 : journal quotidien monarchiste et nationaliste, l'Action Française, 5 mai 1937, en page 2
Un nouveau témoignage de GuernicaIl est à remarquer que chaque fois que les rouges ont commis quelque nouvelle sauvagerie, et Dieu sait s'ils en commettent, leur premier travail est d'en accuser les troupes nationales. Intrigué par les affirmations saugrenues que les séparatistes basques lançaient par T.S.F. au sujet de la destruction de Guernica, j'ai voulu me rendre compte pour nos lecteurs de la véracité des faits que tant la presse de gauche que nos postes d'état de radio se complaisaient à diffuser.
Grâce à l'appui des autorités espagnoles et à l'aide de quelques uns de nos confrères français, j'ai pu me rendre compte de ce que suit :
Guernica, qui devait être une petite ville d'un millier d'immeubles, est entièrement détruite. C'est un fait, il ne reste plus rien. Mais ne croyez vous pas qu'il s'agisse d'une destruction comme on pouvait en voir sur nos villages d'un front pendant la guerre, où les maisons fendues par les bombes ou les obus donnaient dans l'éboulis de leurs pièces défoncées un aspect de vie à peine interrompue. Non, ici, toutes les maisons, tous les bâtiments, vides de leur contenu, rongés par l'incendie, présentant un aspect de mort qui témoignent de l'acharnement systématique dans l'art de la destruction où les rouges sont passés maîtres. L'arrosage de tous les immeubles au pétrole ou à l'essence et les bombes incendiaires qui suivirent le sac de la ville par ses « propres défenseurs », a été cette fois complété par la technique de la dynamiteros asturiens que Bilbao a appelés à son secours. ces vandales ont en effet imaginé de profiter des égouts pour les bourrer de dynamite et faire sauter avant de fuir tout ce qui pouvait rester debout. Les chassées défoncées, les trottoirs pulvérisés, les fondations de toute la ville détruites, un amas de ruines, voilà ce qui reste de Guernica à l'arrivée des troupes du général Franco.
De ces décombres encore fumants à l'heure où je vous écris, seuls le palais basque et le fameux Arbres de Guernica ont trouvé grâce devant la folie dévastatrice des rouges. Eux qui, depuis plusieurs jours, annonçaient la destruction par l'aviation de Franco de ces reliques sacrées n'ont pas osé y toucher.
Nous sommes arrivés avec les troupes nationales dans Guernica. Le premier travail de l'état-major a été d'assurer par une garde armée la sauvegarde de ce palais et de cet Arbres qui représentent le plus glorieux des symboles aux yeux des basques séparatistes qui n'ont pas hésité à s'allier avec les incendiaires que sont les marxistes espagnols qui détruisent leur pays.
Pour certains catholiques qui, dans un moment d'aberration séparatiste, n'ont pas hésité à faire cause commune avec l'anarchie, quel terrible châtiment que de voir aujourd'hui leur beau pays de Viscaye s'écrouler petit à petit sous les charges de dynamite de leurs amis de la F.A.I.
La reddition qui paraît prochaine pour livrer sans bataille Bilbao intacte au général Franco, leur permettra-t-elle de se sauver d'une juste punition ?
Mon seul regret en terminant cette note est que tous nos « bien pensants », tous nos modérés du front populaire ne puissent voir avec moi les ruines que peuvent accumuler leurs amis de l'Espagne rouge.
On pourra écrire et dire tout ce que l'on voudra, tout ce que paiera l'or volé à l'Espagne, les ruines d'Irun, puis celles d'Eribar et celles encore plus terribles de Guernica resteront le vivant témoignage de la barbarie contre laquelle lutte le général Franco depuis juillet 1936.Jean Dovrec
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